France: le groupe Picard craint de nouvelles fraudes sur la viande

D’autres fraudes sont à prévoir après le scandale de la viande de cheval vendue à la place du bœuf surgelé, a estimé jeudi le PDG de Picard, Philippe Pauze qui a décidé de rompre son contrat pour les produits à base de viande avec Comigel, l’un des fabricants mis en cause. La marque de surgelés française, qui avait annoncé le 12 février la présence avérée de viande de cheval dans ses lasagnes surgelées étiquetées «au bœuf», a été touchée à son tour par l’affaire qui fait l’objet d’une enquête préliminaire pour tromperie par le parquet de Paris.

«Nous nous sommes fait "truander" par des gens qui veulent certainement gagner de l’argent sur notre dos», a reconnu Philippe Pauze, interrogé sur RTL. «Il y aura d’autres fraudes à mon avis, parce qu’il y a toujours des gens qui essayent de passer à travers les gouttes, malgré les contrôles. Donc on essaye (de faire en sorte) qu’il y ait (…) de moins en moins de "truandages" sur nos produits», a-t-il assuré.

Le groupe Picard s’est engagé lundi à garantir «l’utilisation exclusive de viande bovine d’origine française» pour l’ensemble de ses produits, contre 85% actuellement. «Donc il reste 15% de viandes qui viennent de l’Union Européenne et de pays que nous avons choisis avec nos industriels», a-t-il ajouté, relevant qu’au final, le passage à 100% viande française n’aurait qu’un faible surcoût sur ces 15%. «On parle en centimes d’euro», a-t-il insisté.

Philippe Pauze a par ailleurs annoncé qu’il ne fabriquait plus chez Comigel les deux produits à base de viande qu’il y faisait faire. Sollicité par l’AFP, le patron de Comigel Erick Le Hagre n’a pas souhaité faire de commentaires. L’entreprise mosellane avait déjà reconnu qu’une erreur de sa part avait conduit à l’utilisation pour ce client de viande venant de Spanghero, ce que le cahier des charges imposé par l’enseigne de surgelés interdisait.

«Nous ne les fabriquons plus chez Comigel et nous avons relevé le niveau de contrôle sur le reste. (…) Il faut renforcer les contrôles partout et faire confiance à ceux qui nous ont donné satisfaction depuis des années», a assuré Philippe Pauze qui estime qu’après une chute de 40% de la fréquentation des magasins la première semaine après le début du scandale, la situation s’améliorait peu à peu.

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