Le réquisitoire du président du tribunal a été très sévère, et empreint d’une omniprésente tonalité religieuse. "On lui aurait donné le bon Dieu sans concession", commence t-il, en évoquant le visage poupon du curé, âgé d’une soixantaine d’années, et avant de dresser un portrait diabolique du prévenu.
"Cet homme a trompé, a escroqué, a abusé de sa condition de prêtre pour soutirer 200.000€ à une dizaine de paroissiens pour financer en fait son idylle abec le beau Claudio". Il rappelle au passage que l’amant est un jeune prostitué d’une vingtaine d’années, cocaïnomane et traficant de drogue. Claudio, son frère et quatre autres personnes poursuivies pour trafic de drogue avaient d’ailleurs comparu en août dernier, eux aussi devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Le fameux Claudio avait été condamné à six mois de prison.
Pour se défendre, le curé décrit un état amoureux et une certaine naïveté. "J’étais dans un état second, je ne savais pas qu’il consommait de la drogue", explique t-il devant le tribunal.
Des explications qui n’ont pas convaincu le président, qui a requis trois ans de prison ferme et l’interdiction d’exercer son métier. Le jugement sera rendu le 2 juillet prochain.