France: la mobilisation sociale reprend sous haute surveillance
Les autorités ont prévenu: « aucune violence ne sera tolérée ». Pour la dixième fois depuis mars, les adversaires d’une réforme controversée du droit du travail descendent dans la rue jeudi en France, sous la surveillance de milliers de policiers.
Cette fois, plus de 2.000 policiers sont mobilisés pour sécuriser la manifestation prévue dans la capitale. Son parcours a été resserré sur 1,6 km autour de la place de la Bastille, lieu symbolique de la Révolution française et point de départ et d’arrivée du cortège.
Protection de panneaux, démontage des vitres d’abribus, de poteaux ou tout autre objet susceptible d’être "reconverti" en arme ou projectile: à quelques heures du défilé, d’intenses préparatifs étaient en cours pour éviter la casse en cas d’incidents.
La préparation de la manifestation parisienne a donné lieu à une spectaculaire volte-face du gouvernement, qui avait d’abord proposé un rassemblement statique, puis interdit mercredi le cortège avant finalement l’autoriser sur un petit périmètre.
Au lendemain du couac, les syndicats contestataires CGT et Force ouvrière (FO) concentrent leurs critiques contre le Premier ministre Manuel Valls, accusé de les "dénigrer" et d’avoir poussé à l’interdiction du défilé avant de faire marche arrière.
"A chaque fois qu’on essaie d’apaiser les choses, le Premier ministre remet de l’huile sur le feu", a reproché Philippe Martinez, numéro un de la CGT, pour qui le défilé parisien défendra "le droit à manifester, garant de la démocratie".
Depuis le lancement en mars par le gouvernement de sa réforme du code de travail, la mobilisation syndicale est restée forte même si la participation aux manifestations a été inégale. Le 31 mars a connu l’une des plus fortes mobilisations avec près de 390.000 personnes recensées par les autorités dans 250 villes.
Parallèlement, des grèves ont touché les secteurs des transports, de l’énergie et du ramassage des ordures, provoquant un moment la pagaille et laissant une image déplorable pour la France à la veille de l’Euro-2016.
Plombé par l’impopularité, le gouvernement socialiste explique vouloir avec sa réforme combattre un chômage endémique, en facilitant les embauches. Ses détracteurs jugent au contraire que son texte, en débat actuellement au Parlement, va accroître la précarité des salariés et des jeunes.
Avec AFP