France: jugement attendu pour le trompettiste Ibrahim Maalouf accusé d’agression sexuelle

La justice française rend vendredi son jugement concernant le trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf, accusé d’agression sexuelle sur une adolescente de 14 ans, des faits que le musicien nie, assurant avoir simplement repoussé un baiser de la jeune fille.

A l’issue d’une audience tendue, le 9 novembre, le procureur avait requis six mois de prison contre M. Maalouf, estimant que la version de l’adolescente était "crédible".

Selon elle, l’histoire avait commencé par un baiser "avec la langue" à la sortie d’un cinéma, dans le cadre d’un stage qu’elle effectuait au studio d’enregistrement du musicien, à Ivry-sur-Seine, près de Paris.

Pour lui, 33 ans à l’époque, il s’agissait d’un simple "bisou", à l’initiative de la jeune fille. A la barre, il avait mimé comment il lui avait "pris les poignets" pour la repousser, "sans la brusquer".

Mais les accusations de l’adolescente ne s’arrêtent pas là: deux jours plus tard, elle assure qu’Ibrahim Maalouf l’a de nouveau embrassée, dans son studio d’enregistrement cette fois.

"Attrapée par le bassin", "comme si on faisait l’amour mais habillés", "je sentais son sexe derrière moi sur mes fesses", décrit-elle.

Une séquence qui n’a jamais existé, soutient Ibrahim Maalouf qui soutient n’avoir jamais eu "d’attirance" pour l’adolescente.

Son avocate, qui a plaidé la relaxe, a pointé du doigt des incohérences du récit de la jeune fille et a surtout défendu la thèse du "dépit amoureux" d’une adolescente qui "aurait souhaité que cette transgression continue".

Vendredi, la justice doit donc trancher pour savoir qui ment entre l’étudiante en lettres désormais âgée de 19 ans ou la pop-star de la trompette de 37 ans.

Star au Moyen-Orient, Ibrahim Maalouf est découvert par le grand public français en 2014 en remportant une première Victoire de la musique, une récompense française décernée depuis 1985.

Plusieurs fois disque d’or (albums vendus à plus de 50.000 exemplaires), son succès repose sur un mélange large des genres – jazz, classique, musique orientale, pop, rock, rap, qui fait grincer les dents de certains puristes.

Récompensé par le monde du cinéma français avec le César de la Meilleure Musique de Film en 2017, il a joué avec Sting (lors du concert de réouverture du Bataclan après les attentats de novembre 2015 à Paris), Matthieu Chedid ou Salif Keita et réussi à remplir, seul, les 20.000 places de la salle parisienne de Bercy en 2016 pour fêter ses dix ans de concerts.

A l’audience, la star a fait profil bas, assurant se sentir "coupable" de "ne pas avoir su mettre des limites en tant qu’adulte" et d’avoir envoyé des textos pour "décourager" cette jeune fille "très insistante".

Mais là encore les versions divergent: l’adolescente, sa mère et sa tante certifient avoir vu ces messages depuis effacés et soutiennent que le musicien y demandait des photos dénudées.

"Elles mentent?" demande la présidente. "Oui", répond Maalouf.

La plainte n’avait été déposée qu’un an après les faits, une année pendant laquelle la plaignante se scarifie et est victime de troubles alimentaires.

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