France: « aucune altération du discernement » chez le jihadiste Sid-Ahmed Ghlam (psychiatre)

L’étudiant algérien Sid-Ahmed Ghlam, jugé pour l’assassinat d’une jeune femme et une tentative d’attentat contre une église de Villejuif, en région parisienne, en avril 2015, est doté d’une rare « intelligence pratique » et n’a « aucune altération du discernement », a affirmé vendredi une psychiatre.

L’étudiant algérien Sid-Ahmed Ghlam, jugé pour l’assassinat d’une jeune femme et une tentative d’attentat contre une église de Villejuif, en région parisienne, en avril 2015, est doté d’une rare « intelligence pratique » et n’a « aucune altération du discernement », a affirmé vendredi une psychiatre.

« Jusqu’à quel point peut-il se servir de son intelligence pratique ? Je ne sais pas », a dit l’experte à la barre de la cour d’assises spéciale de Paris, décrivant l’accusé comme un jeune homme qui « réfléchissait sur ce qu’il devait répondre » au cours de leur rencontre en prison en août 2015.

Sid-Ahmed Ghlam nie avoir assassiné Aurélie Châtelain, une mère de famille de 32 ans, froidement abattue le 19 avril 2015 avant une tentative d’attentat contre une église.

Etudiant en électronique au parcours universitaire chaotique, Sid-Ahmed Ghlam bénéficiait d’une bourse et d’un logement universitaire après avoir « falsifié » son dossier administratif.

« Peu d’étudiants en sont capables », a commenté la psychiatre, soulignant la capacité de l’accusé d' »utiliser le système ».

Le jeune homme explique ses échecs scolaires à cause de supposés « discriminations » à son encontre de la part de ses professeurs. De la même façon, a poursuivi la psychiatre, il affirme avoir épousé la cause jihadiste parce ce qu’il était « sous emprise ».

Mais, affirme l’experte, si l’accusé peut citer des exemples concernant les « discriminations » dont il aurait été l’objet, il s’est montré incapable d’étayer comment il pouvait être sous « emprise ».

L’enquête a démontré que l’étudiant, inscrit au fichier des personnes recherchées ou à surveiller, s’était rendu à deux reprises en Turquie pour y rencontrer des cadres du groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans le but de rejoindre ses rangs en Syrie.

Les policiers ont également établi que ses commanditaires l’avaient renvoyé en France avec la mission de commettre un attentat contre une gare – un projet finalement abandonné -, puis une « bonne église avec du monde. »

Au cours de sa rencontre avec la psychiatre, le jeune homme a répété qu’il ne voulait pas tuer de paroissiens dans l’église, mais juste « tirer en l’air pour leur faire peur ».

Concernant l’assassinat de la jeune femme, Sid-Ahmed Ghlam affirme qu’il est l’œuvre d’un complice nommé « Abou Hamza », qui aurait tiré accidentellement sur Aurélie Châtelain après lui avoir volé son véhicule.

« Abou Hamza » était le pseudonyme de Samy Amimour, l’un des assaillants du Bataclan, une salle de spectacle parisienne (90 morts), lors des attentats du 13 novembre 2015 dans la capitale française (130 morts au total).

Les enquêteurs doutent toutefois de cette version des faits. Seul l’ADN de Sid-Ahmed Ghlam a été retrouvé sur l’arme du crime.

Les débats doivent se poursuivre jusqu’au 6 novembre.

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