Espagne/corruption: jusqu’à 13 ans de prison pour des proches du parti au pouvoir

La justice a prononcé vendredi des peines de trois à treize ans de prison pour des membres du parti conservateur au pouvoir en Espagne et des hommes d’affaires impliqués dans une vaste affaire de corruption, emblématique de la corruption galopante des années 2000.

Le jugement, le premier d’une série attendue en 2017, concerne des responsables du Parti populaire (PP) de la région de Valence (sud-est), dont le procès s’était tenu entre mars 2015 et mars 2016.

Un deuxième procès, plus vaste, sur un autre volet de cette affaire dite "Gürtel" se déroule depuis le mois d’octobre près de Madrid.

Il implique 37 prévenus, dont deux anciens trésoriers du PP du chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy. Tous doivent répondre d’un vaste système de détournement de fonds publics portant sur des dizaines de millions d’euros entre 1999 et 2005.

Dans le procès de Valence, onze des 13 accusés ont été reconnus coupables de corruption, trafic d’influence et abus de biens publics notamment, dans le cadre d’attributions de contrats publics liés au plus grand salon du tourisme espagnol, Fitur, explique le tribunal de Valence dans un communiqué.

Parmi eux, l’ancienne élue en charge du tourisme pour la région de Valence, Milagrosa Martinez, écope de neuf ans de prison.

L’homme d’affaires Francisco Correa, accusé d’avoir piloté le réseau de corruption dans l’ensemble de l’affaire, a été condamné à 13 ans.

Au moment même où le jugement était rendu public vendredi, "sept ou huit" hommes d’affaires de Valence se trouvaient au parquet anticorruption de Madrid pour négocier une réduction de peine en échange de leurs aveux dans une des ramifications de l’affaire concernant également Valence, selon un porte-parole du parquet à l’AFP.

L’ancienne ministre de la Santé Ana Mato doit par ailleurs être entendue lundi dans le cadre du procès principal, à Madrid. Eclaboussée par le scandale, elle avait dû démissionner en 2014.

Le PP, à l’image écornée par ces affaires, avait perdu sa majorité absolue au Parlement en décembre 2015, mais il reste le premier parti d’Espagne.

Le parti Podemos, de gauche radicale, et le parti libéral Ciudadanos, ont émergé lors de ces élections en dénonçant justement la corruption galopante, ayant impliqué des élus de droite comme de gauche, des syndicalistes et même une soeur du roi et son époux.

Avec AFP

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