Erdogan met en garde contre une résurgence du terrorisme islamiste en cas de chute du gouvernement libyen
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en garde contre une résurgence du terrorisme islamiste si le gouvernement libyen siégeant à Tripoli, reconnu par l’ONU, venait à être renversé, dans un article paru samedi sur le site internet Politico.
« L’Europe fera face à une nouvelle série de problèmes et de menaces en cas de chute du gouvernement légitime libyen », a écrit M. Erdogan. « Les organisations terroristes comme l’EI (Etat islamique, ndlr) et Al-Qaïda, qui ont subi une défaite militaire en Syrie et en Irak trouveront un terrain fertile pour retomber sur leurs pieds », a-t-il poursuivi.
Les organisations terroristes comme l’EI (le groupe jihadiste Etat islamique, ndlr) et Al-Qaïda, qui ont subi une défaite militaire en Syrie et en Irak, trouveront un terrain fertile pour reprendre pied », a-t-il poursuivi.
Le chef de l’Etat turc a ajouté que si l’Union européenne ne parvenait pas à soutenir de manière adéquate le Gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé par Fayez al-Sarraj, ce serait « une trahison de ses propres valeurs fondamentales, y compris la démocratie et les droits de l’homme ».
« Laisser la Libye à la merci d’un seigneur de guerre serait une erreur de portée historique », a-t-il ajouté, parlant du maréchal Khalifa Haftar qui a déclenché en avril 2019 une offensive pour s’emparer de la capitale Tripoli.
Après des mois de combats, qui ont fait plus de 2.000 morts, un cessez-le-feu orchestré par le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc est en vigueur depuis le 12 janvier. Mais il est fragile et les Européens craignent une internationalisation du conflit, avec notamment l’implication de la Turquie qui a annoncé l’envoi de soldats pour soutenir le GNA.
« L’UE doit montrer au monde qu’elle est un acteur pertinent dans l’arène internationale », a encore estimé dans son article M. Erdogan.
« La prochaine conférence de paix à Berlin est un pas très significatif vers cet objectif. Les dirigeants européens devraient toutefois un peu moins parler et se concentrer sur la prise de mesures concrètes », a-t-il martelé.
Plusieurs pays seront représentés dimanche à la conférence organisée dans la capitale allemande sous l’égide des Nations unies, dont la Russie, la Turquie, les Etats-Unis, la Chine, l’Italie et la France.