En pleine contestation, le chef d’état-major de l’armée algérienne crie au complot

L’armée algérienne demeurera "le garant" de la stabilité et la sécurité face à ceux "qui veulent ramener" l’Algérie aux années de guerre civile, a déclaré mardi son chef d’état-major, en pleine contestation contre la 5e candidature du président Abdelaziz Bouteflika à l’élection présidentielle.

"Le fait que l’Algérie a pu réunir les facteurs de sa stabilité, à travers l’éradication du terrorisme et la mise en échec de ses objectifs (…) a déplu à certaines parties qui sont dérangées de voir l’Algérie stable et sûre", a affirmé le général Ahmed Gaïd Salah dans un discours publié sur le site du ministère de la Défense, sans donner plus de détails sur ces "parties".

Plusieurs milliers d’étudiants défilent à nouveau mardi dans la capitale et dans plusieurs villes d’Algérie contre la 5e candidature du président Abdelaziz Bouteflika, repoussant les promesses du chef de l’Etat de ne pas aller au bout de son éventuel nouveau mandat.

"Hé Bouteflika, il n’y aura pas de 5e mandat" ou "Ramenez les commandos de l’armée et la BRI (unité d’intervention de la police), il n’y aura pas de 5e mandat", ont notamment chanté les étudiants toute la journée dans le centre d’Alger, applaudis par des passants et soutenus à coups de klaxons par les automobilistes.

Le président Bouteflika, 82 ans et affaibli depuis 2013 par les séquelles d’un AVC, est la cible d’une contestation jamais vue depuis qu’il a été élu à la tête de l’Etat il y a 20 ans, déclenchée par l’annonce de sa volonté de briguer un 5e mandat lors de la présidentielle du 18 avril.

L’enregistrement de sa candidature dimanche au Conseil constitutionnel a été assortie d’engagements destinés à calmer la colère: ne pas aller au bout de son mandat et quitter le pouvoir après une série de réformes profondes notamment.

Des promesses qui n’ont pas atteint leur but, ni chez les étudiants ni dans les autres secteurs de la société algérienne, alors que le camp présidentiel estimait la veille qu’elles répondaient "pleinement" aux revendications des manifestants.

"Non, c’est non! Il n’a pas compris le message du peuple? On va lui faire comprendre aujourd’hui et encore plus vendredi", premier jour du weekend et journée de mobilisation massive ces deux dernières semaines, assure Selma, étudiante en mathématiques à Alger.

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