Emmanuel Macron pour une « structuration de l’islam en France »

Le président Emmanuel Macron a jugé « indispensable » de mener « un travail sur la structuration de l’islam en France », afin qu’il ne tombe pas dans la « crise » qu’il vit au plan international, lors de ses vœux aux autorités religieuses jeudi 4 janvier.

Le chef de l’Etat, qui recevait à l’Elysée des représentants des six principaux cultes présents en France (catholique, protestant, orthodoxe, musulman, juif et bouddhiste), a réaffirmé qu’il tiendrait un discours « dépassionné » sur la laïcité au cours de son mandat.

« Mon vœu pour 2018 est que la France devienne avec vous ce modèle de laïcité sachant écouter les voix du pays dans leur diversité, capable de construire sur cette diversité une grande nation réconciliée et ouverte sur l’avenir », leur a-t-il lancé.

Le chef de l’Etat a estimé que ne parler de laïcité qu’au sujet de l’islam était une « erreur funeste ». Mais il a plaidé, à l’adresse des représentants musulmans, pour « un travail sur la structuration de l’islam en France, qui est la condition même pour que vous ne tombiez pas dans les rets des divisions de votre propre religion et de la crise qu’elle est en train de vivre sur le plan international ». Ce travail « moral, philosophique » mais aussi « d’organisation » est « indispensable et je vous y aiderai », a-t-il insisté.

Prendre part au "vrai débat philosophique"

"La République ne demande à personne d’oublier sa foi, mais pour faire nation, il faut également savoir dépasser ses différences en les mettant au service de la communauté de citoyens et œuvrer quotidiennement pour ne pas créer l’irréconciliable dans la société", fait valoir le président.

"En quelque sorte, je ne demanderai jamais à quelques citoyens français, que ce soit, d’être modérément dans sa religion ou de croire modérément ou comme il faudrait en son Dieu, ça n’a que peu de sens, mais je demanderai à chacun constamment d’absolument respecter toutes les règles de la République", a-t-il poursuivi.

Evoquant les sujets sensibles, le président a redit qu’il attendait que les responsables religieux prennent « toute [leur] part » au « vrai débat philosophique » qui va s’engager avant de légiférer sur les dossiers bioéthiques, dont l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes.

Alors que des ONG chrétiennes ont émis de vives critiques à l’encontre de la politique migratoire du gouvernement, Emmanuel Macron a défendu la nécessité de « choisir le moindre mal » dans l’accueil des migrants, « et le moindre mal c’est aussi parfois de savoir dire qu’on ne peut prendre toute la part qu’on voudrait prendre, parce qu’on ne le peut pas ».

Lors de ces vœux, chaque culte était représenté par deux personnes – Ahmet Ogras et Anouar Kbibech au nom du Conseil français du culte musulman (CFCM) –, voire une seule.

Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, s’était ému de ne pas avoir été invité, claquant la porte du CFCM par mesure de rétorsion. Emmanuel Macron n’en a pas fait mention dans son discours.

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