Emmanuel Macron au contact de « la Nouvelle-Calédonie d’aujourd’hui »
Alors qu’un référendum sensible sur l’indépendance se tiendra en novembre, le chef de l’État a visité un lycée et un quartier de « reconquête républicaine ».
Cette marche, organisée à l’appel des formations les plus à droite de la droite non indépendantiste de l’archipel, entendait « montrer au président de la République […] que la majorité des Calédoniens veut rester dans la France » et dénoncer une visite présidentielle trop orientée vers l’identité kanake à leur goût. Le chef de l’État a, lui, choisi cette journée pour aller à la rencontre de « la Nouvelle-Calédonie d’aujourd’hui », comme il l’a dit dès son arrivée jeudi à l’aéroport, avant une ultime phase mémorielle samedi.
Il s’agit pour lui de « mesurer ce qu’est ce pays, rencontrer le peuple premier [les Kanaks] » et les autres populations qui font la diversité du territoire, a expliqué jeudi le haut-commissaire Thierry Lataste, lors d’une cérémonie d’accueil au Sénat coutumier. Emmanuel Macron s’est rendu dans la matinée dans la province nord (47 000 habitants), dirigée par Paul Néaoutyine, chef de file de l’UNI-Palika (Union nationale pour l’indépendance), pour y rencontrer les élus de l’assemblée de la province.
Sécurité
L’objectif était aussi de visiter le lycée agricole et général Michel-Rocard, à Pouembout, dont la création et l’implantation dans le Nord « résultent des accords de Matignon de 1988 », explique l’Élysée. Emmanuel Macron a voulu échanger avec les élèves de l’internat qui, avec ses 480 places, est le plus important de Nouvelle-Calédonie.
Dans l’après-midi, un « signal » devait être donné en matière de sécurité, avec un déplacement dans le quartier de Montravel, Pierre-Lenquette, Tindu, quartier dit de « reconquête républicaine » au nord de Nouméa, où le chef de l’État, friand de bains de foule, a prévu de discuter avec les habitants, les commerçants ainsi qu’avec la police, la gendarmerie, pour évoquer les enjeux de la police de sécurité du quotidien (PSQ).
La Nouvelle-Calédonie a en effet été retenue pour expérimenter dans les quartiers populaires au nord de la capitale calédonienne, où vivent 14 000 personnes, ce dispositif de police de sécurité du quotidien, engagement de campagne du président de la République. Alors qu’un référendum sensible sur l’indépendance se tiendra en novembre, des craintes se font jour dans la population sur une recrudescence des violences et de la délinquance de proximité.
Visite mémorielle samedi
Vendredi soir, une séquence plus internationale, liée à la problématique du changement climatique, est programmée au siège de la Communauté du Pacifique, à Nouméa, où le chef de l’État participera au dîner de clôture avec les chefs d’État et de gouvernement des diverses îles et territoires de cette région particulièrement menacée. « Un moment important de ce déplacement, qui montre la force dans le Pacifique de la France », a dit Emmanuel Macron à son arrivée à Nouméa. En Australie, où il s’est rendu de mardi à jeudi, il avait déjà longuement insisté sur la nécessité de renforcer la place de la France dans cette région du monde.
Emmanuel Macron est toutefois surtout attendu samedi sur la partie mémorielle de son séjour. Il doit notamment se rendre à Ouvéa pour les 30 ans de l’assaut meurtrier contre la grotte où des indépendantistes retenaient des gendarmes en otages et remettre symboliquement au gouvernement calédonien l’acte de prise de possession de la Nouvelle-Calédonie « au nom de la France et de l’empereur » Napoléon III, datant de 1853, avant un « grand discours », juste avant son retour en métropole.