Egypte: le Premier ministre propose la dissolution de la confrérie des Frères musulmans
Au quatrième jour de violences qui ont fait près de 800 morts en Egypte, les forces de sécurité ont évacué samedi la mosquée Al-Fateh du centre du Caire jouxtant la place Ramsès où s’étaient réfugiés des partisans du président destitué Mohamed Morsi et des Frères musulmans, dont le gouvernement envisage la dissolution.
"Il n’y aura pas de réconciliation avec ceux dont les mains sont tachées de sang et qui ont tourné leurs armes contre l’Etat et les institutions", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre a soumis cette proposition au ministre des Affaires sociales, dont relève l’encadrement des activités des organisations non-gouvernementales.
La confrérie, officiellement dissoute en 1954, s’est inscrite sous ce statut en mars dernier et dispose également d’une vitrine politique légale, le Parti de la liberté et de la Justice (PLJ).
"Nous ne faisons pas face à des divisions politiques, nous faisons face à une guerre menée par des extrémistes, et qui se transforme chaque jour en terrorisme", a déclaré Moustafa Hegazy, un conseiller du gouvernement.
Les Frères musulmans ont appelé vendredi leurs partisans à manifester quotidiennement contre ce qu’ils qualifient de "régime putschiste", mais aucun rassemblement important n’était signalé samedi.
Les violences de vendredi, décrété "jour de la colère" parles islamistes, ont fait 173 morts dans tout le pays, dont 95 dans la capitale, selon le dernier bilan donné samedi par le ministère de la Santé. Ces tués viennent s’ajouter aux 578 recensés par le ministère pour la journée de mercredi, date à laquelle les forces de sécurité ont lancé l’assaut au Caire contre des campements islamistes, ce qui a provoqué des violences dans l’ensemble du pays.
Un fils de Mohamed Badie, le Guide suprême de la confrérie, a perdu la vie vendredi au cours des affrontements sur la place Ramsès, alors qu’un autre haut responsable du mouvement, Mohame dEl Beltagui, avait perdu sa fille mercredi dès le début de la répression contre les islamistes.
L’agence de presse officielle Mena a rapporté qu’environ 250 partisans des Frères étaient visés par une enquête du parquet pour meurtre, tentative de meurtre et terrorisme.
De sources proches des services de sécurité, on indique que Mohamed al Zaouahri, frère de Ayman al Zaouahri, le chef durése au Al Qaïda, fait partie des personnes arrêtées.
Les autorités ont déclaré que douze églises chrétiennes coptes avaient été attaquées et incendiées vendredi, imputant ces destructions aux islamistes.
Les journalistes étrangers au Caire disent être régulièrement harcelés. Un certain nombre d’entre eux ont été interpellés par la police ou des groupes civils d’autodéfense mécontents de leur traitement des événements en cours.