François Delapierre, proche du président du Parti de gauche, avait déjà reproché à l’homme fort du gouvernement d’incarner "l’extrême droite du mouvement socialiste".
Prié de préciser le sens de cette formule, Jean-Luc Mélenchon lève toute ambiguïté dans une interview au Journal du Dimanche : "Madame Le Pen est à deux doigts de gagner son pari. Non seulement, elle a séduit la plus grande partie de la droite mais elle a aussi contaminé Manuel Valls."
"Or, c’est lui qui donne le ton au gouvernement. Voyez comment il a pollué une partie de l’été avec la question du voile. Les musulmans dans notre pays font l’objet d’une stigmatisation insupportable."
"Lui a décidé de manière cynique d’utiliser cette situation malsaine pour installer son personnage : un dur et violent qui chasse sur les terres de Madame Le Pen", ajoute-t-il.
L’ancien candidat à l’élection présidentielle reproche également à Manuel Valls de "gourmander publiquement" la ministre de la Justice Christiane Taubira "et de la repeindre en laxiste". "C’est incroyable : il en est à défendre la politique de sécurité de Nicolas Sarkozy !", dit-il.
Parallèlement, Jean-Luc Mélenchon reproche à François Hollande d’avoir "rompu avec tout ce qui était le programme de la gauche traditionnelle mais aussi avec celui de la nouvelle gauche".
"Il pratique une politique de droite. En un an, Hollande a plongé notre pays dans la déprime. Cet homme nous enlève le goût du futur ! Tout cela pour un objectif servile : payer la dette",estime-t-il.