Egypte : l’opposition appelle au départ du régime de Morsi

Egypte : l
Le Front du salut national (FSN), principale coalition de l’opposition égyptienne, a appelé samedi au départ du président Mohamed Morsi, pour faire face à l’hégémonie des frères musulmans.

Dans un communiqué, l’opposition réclame aussi une "enquête indépendante" sur les "crimes" des forces de l’ordre dans les manifestations qui ont fait près de 60 morts depuis huit jours.

Le FSN a conditionné l’entame d’un dialogue avec le pouvoir à une cessation de l’effusion du sang, à la poursuite en justice des responsables et à la satisfaction de ses revendications portant essentiellement sur l’amendement des dispositions controversées de la Constitution, ainsi que la destitution du gouvernement de Hicham Qadil et du procureur général.

Cette déclaration a été publiée au terme d’une réunion du FSN, après une nuit sanglante devant le palais présidentiel, au cours de laquelle une personne a été tuée et des dizaines d’autres ont été blessées.

En réaction à ces violences, la présidence a souligné son attachement "à protéger la liberté d’expression et de rassemblement" et sa volonté de mener à bien "l’évolution démocratique" du pays.

Elle s’est déclarée aussi "attristée" suite aux brutalités policières lors d’une manifestation vendredi soir diffusées à la télévision et sur internet et montrant des policiers égyptiens frapper un manifestant à terre, dépouillé de ses vêtements, près du palais présidentiel au Caire.

la présidence a ajouté qu’il s’agit d’"images choquantes" de certains policiers traitant un manifestant d’une manière qui "n’est pas conforme à la dignité humaine et aux droits de l’Homme", alors que l’opposition a accusé le nouveau pouvoir d’agir envers les manifestants comme le faisait le régime d’Hosni Moubarak, renversé il y a deux ans. Pour la présidence égyptienne, "c’est l’opposition qu’il faut blâmer".

"Durant les dernières manifestations, il ne s’agissait pas d’expression politique mais plutô t d’actes criminels. La présidence ne tolérera pas le vandalisme ou les atteintes aux individus et à la propriété. La police a répondu avec retenue à de tels actes", a affirmé la présidence.

"Morsi a perdu sa légitimité. C’est fini", a commenté sur son compte Twitter Ahmed Maher, fondateur du mouvement du 6-Avril.

Pour l’homme politique de gauche Amr Hamzaoui, "C’est un crime qui montre la violence excessive des forces de sécurité et la poursuite de pratiques répressives dont le président et son ministre de l’Intérieur sont responsables".

Pour sa part, le parti salafiste "Al Nour" a appelé à traduire en justice les fauteurs de troubles et les responsables ayant commis cet acte au vu et su de tout le monde devant le palais présidentiel.

"Il est impératif de prendre une décision décisive et appliquer vigoureusement la loi et traduire en justice toute personne impliquée dans des crimes en vue de mettre un terme à l’anarchie dans laquelle vit le pays".

Les Frères musulmans, dont issu le président Morsi, a appelé toutes les forces de l’opposition à se retirer des alentours du palais présidentiel.

De son côté, le Premier ministre égyptien Hicham Qandil a condamné les affrontements violents entre manifestants et forces de sécurité survenus vendredi soir devant le palais présidentiel au Caire, et demandé à "toutes les forces politiques à appeler leurs partisans à se retirer des rues près du palais et à dénoncer la violence".

"Toutes les forces politiques devraient retirer leurs partisans des zones à proximité du palais présidentiel et de la place Tahrir afin de donner à la police une occasion d’identifier les auteurs de ces actes de vandalisme", a déclaré M. Qandil après avoir évalué la situation sécuritaire sur la place Tahrir.

"Les demandes légitimes doivent être exprimées via des canaux légitimes", a indiqué M. Qandil, admettant que "le gouvernement et les forces politiques ont échoué à contrô ler la situation".

Vendredi, un manifestant a été tué et une centaine d’autres ont été blessés dans des affrontements avec les forces de l’ordre. Outre ces événements sanglants, les images d’un homme frappé par les policiers ont suscité l’émoi de la société égyptienne.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite