Deux gouvernements se disputent la légitimité en Libye

La crise a pris un nouvel élan mercredi en Libye, qui se retrouve avec deux gouvernements au milieu d’un imbroglio politico-judiciaire et des violences dans l’est du pays.

Dans une nouvelle illustration des crises répétitives qui défient la transition politique depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, la Libye se retrouve avec deux gouvernements qui se livrent à une bataille juridique concernant la légitimité ou non du nouveau gouvernement d’Ahmed Miitig.

Le cabinet sortant d’Abdallah al-Thani a affirmé mercredi soir qu’il s’en remettait à la justice pour déterminer s’il devait céder le pouvoir au nouveau gouvernement dont l’élection est contestée.

Evoquant les recours déposés par des députés contre l’élection de M. Miitig au Parlement, le gouvernement par intérim s’est engagé au respect de la décision de la justice dans ce sens.

Cette controverse qui secoue le pays remonte au début du mois de mai lorsque M. Miitig a été élu lors d’un vote du Congrès général national (CGN-Parlement).

Plusieurs députés ont en effet accusé les partisans de Miitig d’avoir laissé le vote ouvert pour des retardataires après l’annonce du résultat, afin d’atteindre les 121 voix requises, alors que M. Miitig n’avait recueilli initialement que 113 votes.

Des politiciens et des groupes armés avaient également prévenu qu’ils ne cautionneraient pas un gouvernement formé par M. Miitig, qui a pourtant reçu dimanche l’investiture du Parlement.

Dans une tentative pour sortir de la crise actuelle, le chef du gouvernement sortant, Abdallah al-Thani a présenté une initiative qui comprend 10 points consistant à la réélection du nouveau chef de gouvernement lors d’une séance plénière par un vote à bulletin secret, ajoutant que dans le cas d’un échec du CGN, le gouvernement sortant prendra le relais jusqu’au 15 aout avant l’élection du prochain parlement qui remplacera le Congrès général national.

L’initiative prévoit également la démission du gouvernement intérimaire lors de la première séance du nouveau parlement et la constitution d’une commission pour établir un dialogue avec les groupes armés pour faire prévaloir la raison et trouver une sortie à la crise.

Cette crise politique et juridique intervient sur fond de violences à Benghazi dans l’est libyen, où les forces du général dissident Khalifa Haftar qui dit combattre le "terrorisme" en Libye ont lancé des raids aériens contre une brigade armée à Benghazi, marquant ainsi une nouvelle escalade dans ce pays miné par l’anarchie.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite