Dans une déclaration publiée jeudi par des médias algériens, ces personnalités, dont l’ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour, le commandant Lakhdar Bouregaâ, chef militaire de la wilaya 4 et Abdelaziz Rahabi, diplomate et ancien ministre, «saluent le soulèvement populaire pacifique qu’ont connu la plupart des villes dans tout le pays le vendredi 22 février appelant à l’arrêt de l’humiliation du peuple algérien et ses hommes (…) par la volonté de porter candidat M. Abdelaziz Bouteflika, l’actuel président».
«Les citoyens demandent des changements politiques réels qui accélèrent la rupture avec le système politique qui a prouvé qu’il est arrivé à un état de réelle faillite», font-ils remarquer.
Les auteurs de l’appel «saluent la conscience et la maturité de la jeunesse algérienne et de toutes les classes populaires dans sa réaction au contexte sensible que traverse le pays sur les plans politique, économique et social» et invitent «tous les courants intellectuels, politiques et partisans à laisser la révolte populaire loin des tentatives de contrôle et de récupération pour lui conserver son caractère populaire rassembleur».
Tout en appelant le pouvoir à éviter «l’utilisation non-constitutionnelle des appareils de l’Etat pour réprimer ou dévier la protestation ou la faire sortir de son cadre pacifique», les signataires de la déclaration invitent «avec insistance» la population à «poursuivre son soulèvement» et à «ne pas répondre aux provocations».
Depuis l’annonce officielle de la volonté de l’actuel locataire du palais d’El Mouradia de briguer un 5e mandat, plusieurs manifestations ont été organisées à travers le pays. Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour exprimer leur colère de ce qu’ils qualifient de «mandat de trop» du chef de l’Etat sortant. Les manifestants, brandissant des banderoles et autres pancartes portant des slogans hostiles au pouvoir en place et à la candidature du Président sortant.
Les manifestations ont pris une grande ampleur, le vendredi 22 février, particulièrement dans la capitale, Alger, où c’est la première fois en presque vingt ans qu’une marche «politique» imposante y est organisée dans les rues et que les Algériens sortent simultanément dans plusieurs villes aux quatre coins du pays.