Des parents jugés pour la mort de leur fils enfermé dans un lave-linge

En 2011, il avait mis son fils de trois ans dans un lave-linge qu’il avait mis en marche avant d’aller surfer sur internet. Quatre ans plus tard, Christophe Champenois répond de « meurtre aggravé » devant la justice française, qui va aussi interroger l’absence de réactivité des services sociaux.

"Pour le moment je ne me souviens de rien du tout", a déclaré l’accusé à l’ouverture du procès mardi, devant la cour d’assises de Melun, au sud-est de Paris, où il comparaît toute la semaine au côté de son ancienne femme de 29 ans, jugée pour "complicité".

Atteint actuellement d’une tumeur au cerveau, cet homme de 37 ans a beaucoup varié dans ses dépositions, affirmant d’abord que son fils était tombé dans l’escalier, puis accusant sa compagne de l’avoir mis dans la machine à laver, avant d’admettre qu’il était "possible" qu’il l’ait fait et de plaider la "surdose" médicamenteuse.

Première version le 25 novembre 2011, il appelle les services de secours en mentionnant un "petit souci": son fils est tombé dans les escaliers, il lui a donné un bain pour le rafraîchir et le garçon a dû se noyer car de l’eau sort de sa bouche

Mais la soeur aînée de la victime, âgée de 5 ans, met à mal cette version: "Papa a mis Bastien dans la machine à laver car il fait des bêtises à l’école", a-t-elle déclaré au médecin venu sur place, une version qu’elle maintiendra tout au long de l’enquête.

Quant à la mère, elle avoue avoir vu son compagnon placer le petit dans le lave-linge, dont le chargement se faisait par le haut, puis avoir mis la machine en route, d’abord en mode essorage puis en mode lavage.

Pendant que Christophe Champenois surfait sur internet, elle a fait un puzzle avec sa fille, raconte-t-elle aux enquêteurs. Elle dit avoir entendu son fils crier pendant 5 minutes jusqu’à ce que son compagnon le sorte de la machine et déclare, en constatant qu’il ne respire plus: "Comme ça il ne nous emmerdera plus."

"Je suis là pour défendre quelqu’un qui passe pour avoir commis un acte monstrueux mais qui n’est pas un monstre", a affirmé Me Jean-Christophe Ramadier, avocat de Christophe Champenois, avant l’ouverture du procès.

Quant à son ex-épouse, elle aurait été incapable de protéger son enfant en raison de la "peur" que lui inspirait son conjoint.

Le procès doit aussi se pencher sur la responsabilité des services de protection de l’enfance, qui avaient reçu une douzaine de signalements concernant la famille de Bastien avant le drame.

L’instruction a permis d’établir que le petit garçon était régulièrement battu par son père, gros consommateur de cannabis et d’alcool, qui avait aussi pour habitude de l’enfermer dans un placard et menaçait de le "balancer par la fenêtre" du 2e étage.

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