Crise économique: le Maroc « a fait preuve d’une bonne résistance » (rapport)
Le Maroc a fait preuve d’une bonne résistance à la crise, et ce par la préservation de ses grands équilibres, avec une dette extérieure inférieure à 25 pc du PIB, une ouverture à l’international, une augmentation de la compétitivité et de vastes projets d’investissements publics, souligne la consultante française Anne-Marie Idrac, ancienne secrétaire d’Etat française aux transports et au commerce extérieur.
"Quant aux bailleurs de fonds internationaux, ils maintiennent leur confiance globale" dans l’économie marocaine, ressort-il de ce rapport pour qui l’un des grands défis économique, mais plus encore social et politique au Maroc, est la réforme du système de prix subventionnés qui pénalise grandement les comptes publics, avec 20 pc de la dépense publique et quelque 5 pc du PIB.
La consultante française relève, d’autre part, que le Maroc a élargi la taille de son marché et cherché à le décloisonner en ouvrant son économie à près de 1 milliard de consommateurs grâce à la signature d’une cinquantaine d’accords de libre-échange, notamment avec l’Union européenne, où le Royaume s’est vu octroyer, en 2008, un "Statut avancé" qui prévoit une intégration au marché intérieur européen par la convergence de la législation marocaine avec celle de l’UE.
Parmi les autres accords significatifs, la consultante française évoque celui d’Agadir, signé en 2007 entre le Maroc, la Tunisie, l’Egypte et la Jordanie, l’accord de libre-échange avec la Turquie en 2006 qui instaure, sur dix ans, le libre-échange industriel, celui passé avec les Etats-Unis, qui concerne les produits industriels, l’agriculture et les services, avec un objectif de démantèlement des droits en 2015.
Plus récemment, des négociations ont commencé avec le Canada, avec la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale et l’Union économique et monétaire ouest-africaine et pourraient être couronnées par des partenariats stratégiques incluant potentiellement le libre-échange.
Le rapport note, en outre, que les échanges extérieurs sont essentiels pour l’économie du Royaume qui présente un taux d’ouverture de l’ordre de 60 pc du PIB, faisant savoir que les exportations marocaines englobent principalement quatre catégories de produits que sont les phosphates et les produits dérivés, le textile, les produits de l’agriculture et de la pêche et les composants électroniques.
Un début de diversification et de montée en gamme s’est traduit par le triplement, en une décennie, de la part des produits finis industriels, fait remarquer la consultante française, relevant, toutefois, que la balance commerciale reste très déficitaire, et que le taux de couverture des importations par les exportations peine à s’améliorer en raison, notamment, des importations de pétrole et de blé.
Elle explique, dans ce sens, que les politiques favorables à l’investissement national et étranger visent à améliorer cette situation, soulignant que les autorités marocaines cherchent de nouveaux partenaires en dehors de l’UE qui représente près des deux tiers des échanges.
Pour la consultante française, la clé de voûte de la résilience de l’économie marocaine à la crise est "la légitimité incontestée de la Monarchie et de la Personne du Souverain, qui préserve le Royaume aussi bien de l’immobilisme que de l’instabilité".
Elle rappelle, à cet égard, le lancement, depuis la fin des années 1990, d’un certain nombre de réformes ayant toutes pour finalité la modernisation économique et politique, estimant que des efforts doivent être consentis pour relever des défis sociaux tels que l’enseignement, l’emploi des jeunes urbains, l’accès aux soins de santé ou l’habitat.