Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro a remis samedi sa démission à Alassane Ouattara, qui l’a reconduit dans ses fonctions après avoir prêté serment par courrier "en qualité de président", alors que Laurent Gbagbo a été investi chef de l’Etat le même jour.
"Devant le peuple souverain de Côte d’Ivoire, je jure solennellement et sur l’honneur de respecter et de défendre fidèlement la Constitution", a lancé M. Gbagbo lors de sa prestation de serment.
Le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon et le président américain Barack Obama ont salué vendredi en Alassane Ouattara le véritable vainqueur de l’élection présidentielle de Côte d’Ivoire, rejetant ainsi des résultats révisés qui donnaient la victoire au chef de l’Etat sortant, Laurent Gbagbo.
"Je félicite Alassane Ouattara pour sa victoire à l’élection (présidentielle) du 28 novembre. La commission électorale indépendante, des observateurs dignes de foi et accrédités, ainsi que les Nations unies, ont tous confirmé ce résultat et certifié sa fiabilité", a déclaré M. Obama dans un communiqué.
La chef de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Ashton a reconnu vendredi la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle en Côte d’Ivoire et lancé un avertissement aux partisans de son adversaire Laurent Gbagbo.
La France a pris vendredi acte des déclarations du Secrétaire général des Nations Unies et de son Représentant spécial en Côte d’Ivoire, par lesquelles ceux-ci confirment la victoire de M. Alassane Ouattara à l’élection présidentielle ivoirienne.
Le Président Sarkozy a lancé un appel au Président Laurent Gbagbo et à tous les responsables civils et militaires ivoiriens pour qu’ils respectent la volonté du peuple, s’abstiennent de toute initiative de nature à provoquer la violence et coopèrent à l’établissement durable de la réconciliation, de la paix et de la stabilité en Côte d’Ivoire.
Cette situation d’un pays "bicéphale" fait craindre une explosion de violences alors que cette élection devait justement permettre à la Côte d’Ivoire de tourner la page d’une grave crise politico-militaire qui a suivi la tentative du coup d’Etat contre Gbagbo en septembre 2002, et divisé le pays en deux: Le Nord contrôlé après les ex-rebelles des FN et le Sud sous la coupe des forces loyalistes.
En dépit des menaces de l’ONU et de la Cour pénale internationale (CPI) contre les instigateurs d’éventuelles troubles, des échanges de tirs nourris ont eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi au sud et au nord d’Abidjan. Des centaines de jeunes en colère ont également érigé, comme ils l’avaient fait la veille après la proclamation de la victoire de Laurent Gbagbo, des barricades et mis le feu à des pneus sur le boulevard Giscard d’Estaing, principale artère d’Abidjan reliant l’aéroport au centre administratif et des affaires du quartier du Plateau.