Le Rassemblement des Houphoëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition d’opposition soutenant Alassane Ouattara) a lancé mardi un appel à des manifestations de rue dans les jours qui viennent dans le cadre des efforts visant à prendre le contrôle des bâtiments de l’audiovisuel public (RTI) et du gouvernement. "Le RHDP appelle (…) la population ivoirienne à mener un combat pacifique (…) pour installer les autorités légales et légitimes de la Côte d’Ivoire", a déclaré Djedjé Mady, porte-parole de cette coalition. Il a ajouté que les partisans de Ouattara marcheraient jeudi sur la Radio-Télévision Ivoirienne (RTI) et, le lendemain, sur les bâtiments du gouvernement.
Ouattara rejette à nouveau "toute négociation" avec Gbagbo
Le président Alassane Ouattara et son gouvernement ont réaffirmé mardi leur rejet de tout dialogue avec le camp du président sortant Laurent Gbagbo, tant que ce dernier ne reconnaît pas clairement la victoire de son rival à la dernière présidentielle. "Tant qu’il n’y a pas eu de reconnaissance claire et définitive par Laurent Gbagbo des résultats du scrutin (présidentiel) du 28 novembre, à savoir la victoire du président Ouattara, il n’y a aucune négociation possible", a réaffirmé Patrick Achi, porte-parole du gouvernement de Ouattara, lors d’un point de presse à l’hôtel d’Abidjan qui sert de quartier général au camp Ouattara. Ce rejet est intervenu quelques temps après l’annonce faite par un ministre du gouvernement de Gbagbo, d’une médiation de l’Union africaine attendue en Côte d’Ivoire, en pleine crise post-électorale.
La Côte d’Ivoire est confrontée à une grave crise politique depuis le second tour de la présidentielle du 28 novembre dernier, provoquée par la proclamation contestée de Gbagbo comme "président" par le Conseil constitutionnel, alors qu’avant des résultats de la Commission électorale avaient donné vainqueur l’opposant Alassane Ouattara avec 54,1% des suffrages.
L’Union européenne a décidé lundi d’imposer des sanctions ciblées contre le président de la Côte d’Ivoire sortant, Laurent Gbagbo, qui conteste à son adversaire Alassane Ouattara la victoire à l’élection présidentielle du 28 novembre. Comme l’UE, les Etats-Unis, l’Union africaine et le Conseil de sécurité des Nations unies ont tous reconnu la victoire d’Alassane Ouattara. Le président américain Barack Obama s’est dit lui aussi prêt à prendre des sanctions.