Les partisans de M. Ouattara, reconnu par la communauté internationale comme le vainqueur de l’élection présidentielle du 28 novembre dernier, ont tenté jeudi de prendre le contrôle de la télévision d’Etat, encore entre les mains de Gbagbo qui refuse de reconnaitre sa défaite.
Le siège de la télévision, où le Premier ministre de M. Ouattara, Guillaume Soro, veut se rendre avec ses ministres et ses partisans pour installer un nouveau directeur général, était fortement gardé par les forces de l’ordre fidèles à M. Gbagbo.
Selon Amnesty International, au moins onze personnes ont été tuées et au moins 80 blessées lors de ces affrontements entre les partisans des deux rivaux à la fonction présidentielle.
Des affrontements ont également eu lieu près de l’hôtel servant de QG à M. Ouattara à Abidjan entre des membres de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) et des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS), loyales à M. Gbagbo.
Les violences ont gagné d’autres localités du pays, dont Yamoussoukro (centre) où sept personnes ont été blessées par balles lorsque les forces de l’ordre fidèles à M. Gbagbo ont dispersé une manifestation de partisans de son rival. En dépit de ces violences, le gouvernement de Ouattara a demandé à la population de poursuivre sa "mobilisation" pour prendre le contrôle de la télévision.
Le Premier ministre Guillaume Soro "appelle les populations à la mobilisation et les invite à ne pas se laisser distraire par cette dictature des chars, et à réclamer la liberté de l’information pluraliste par les médias d’Etat", indique un communiqué publié par ses services.
De leur côté, les Etats-Unis ont haussé le ton jeudi contre Laurent Gbagbo, affirmant que le président ivoirien sortant disposait d’un "temps limité" pour céder le pouvoir.
Au cours d’une conférence de presse à Bruxelles, Nicolas Sarkozy a prévenu que si Laurent Gbagbo ne quittait pas le pouvoir avant la fin de la semaine, son nom serait inscrit sur la liste des personnes visées par des sanctions de l’Union européenne, essentiellement des proches de Gbagbo. « Laurent Gbagbo et son épouse ont leur destin entre leurs mains. Si, avant la fin de la semaine, il, Laurent Gbagbo, n’a pas quitté le poste qu’il occupe en violation de la volonté du peuple ivoirien, ils seront nommément sur la liste des sanctions »