"Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat et à l’ouverture du dialogue sous la médiation du haut représentant de l’Union africaine (UA). Faute de quoi, nous utiliserons notre droit légitime de défense", a déclaré, mardi soir, le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello.
Les Forces républicaines soutenant le président Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale, ont pris les villes de Bondoukou (est), Abengourou (sud-est), Daloa (centre-ouest) et Duékoué (ouest), qui constitue un important carrefour stratégique desservant San Pedro qui abrite le plus important port d’exportation du pays.
C’est la première fois que le camp Ouattara s’oriente clairement vers la force pour tenter de clore la grave crise politique post-électorle qui l’oppose au président sortant Laurent Gbagbo. Juste avant de lancer cette offensive, M. Ouattara et ses alliés ont annoncé dans un communiqué que "toutes les voies pacifiques pour amener Laurent Gabgbo à reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre sont épuisées".
Les Forces républicaines, qui regroupent essentiellement l’ex-rébellion pro-Ouattara tenant le Nord du pays depuis la tentative de putsch raté de 2002, ont ainsi lancé, tôt le lundi, une grande offensive sur les positions des forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo sur plusieurs fronts dans l’ouest et l’est et progressent vers le sud du pays.
Depuis la proclamation des résultats des élections contestées en novembre, les violences postélectorales entre les camps Gbagbo et Ouattara ont fait 462 morts depuis fin 2010, selon un bilan de l’ONU. La situation humanitaire s’est également détériorée ces dernières semaines avec l’escalade de la tension entre les deux camps. Selon la représentation des Nations Unies, près d’un million de personnes ont déjà été déplacées dans une fuite massive des zones d’affrontements et quelque 112.000 Ivoiriens se sont réfugiés au Liberia.