"J’accomplirai le mandat que m’ont donné les Espagnols", a déclaré Mariano Rajoy devant la presse, assurant que "l’Etat de droit ne se soumet pas au chantage" et que la justice poursuivrait son travail "sans aucune pression".
La veille, l’opposition socialiste avait réclamé sa démission, invoquant des "connivences" entre le chef du gouvernement et Luis Barcenas, l’homme qui depuis six mois fait trembler la droite espagnole.
En détention préventive depuis le 27 juin à la prison de Soto del Real, près de Madrid, l’ancien trésorier est arrivé lundi matin à bord d’un fourgon de police au tribunal de l’Audience nationale, convoqué par le juge d’instruction Pablo Ruz qui l’a entendu pendant de longues heures.
Cette audition s’annonçait potentiellement explosive, selon la presse : "Barcenas va révéler aujourd’hui au juge Ruz 19 années de comptabilité du PP", titrait le quotidien de centre droit El Mundo.
L’ex-trésorier, ajoutait le journal, s’apprêtait à remettre au juge "des centaines de documents originaux", ainsi qu’une clé USB contenant l’intégralité de la comptabilité du Parti populaire entre 1990 et 2008.
Ces derniers jours, le scandale qui a éclaté en janvier a rebondi, se rapprochant dangereusement de Mariano Rajoy, président depuis 2004 du PP et qui fut un proche de Luis Barcenas, l’un des hommes tout puissants du parti, en coulisses, pendant deux décennies, connu pour son goût du luxe et de l’argent.
Le 9 juillet, El Mundo, un journal devenu très critique envers l’actuel gouvernement, publiait des documents manuscrits prouvant, selon lui, que Mariano Rajoy, Premier ministre depuis la fin 2011, avait perçu des salaires illégaux en 1997, 1998 et 1999, alors qu’il était ministre dans le gouvernement de José Maria Aznar.