Pays voisins de l’Italie, la France, la Suisse et l’Autriche suivent avec attention l’évolution de la situation sanitaire dans la péninsule, où plus de 130 cas de coronavirus ont été enregistrés et où onze villes ont été placées en quarantaine.
La France se prépare à une possible « épidémie » du nouveau coronavirus, a déclaré le ministre français de la Santé Olivier Véran dans un entretien publié dans le Parisien Dimanche, estimant « très probable » la possibilité de nouveaux cas en France.
« Une épidémie? Nous nous y préparons », a-t-il dit, évoquant notamment l’augmentation du « nombre de laboratoires équipés en tests de diagnostic pour atteindre une capacité de plusieurs milliers d’analyses par jour et sur tout le territoire, contre 400 aujourd’hui ».
Quelque 70 hôpitaux supplémentaires vont « être activés » pour faire face à une éventuelle propagation en France du coronavirus, afin d’avoir au moins un établissement par département en France métropolitaine, a-t-il précisé dimanche soir lors d’un point presse.
Il a précisé s’être entretenu avec ses homologues italien et allemand et avoir convenu d’une réunion « probablement la semaine prochaine ».
– Pas de fermeture de frontière –
Il a par contre estimé qu’une fermeture de la frontière avec l’Italie « n’aurait pas de sens », interrogé un peu plus tard sur France 2.
« Ça n’aurait pas de sens parce qu’un virus ne s’arrête pas aux frontières », a-t-il déclaré.
Côté transports, « Air France assure normalement l’ensemble de ses vols vers et en provenance de l’Italie », a déclaré dimanche à l’AFP un porte-parole de la compagnie.
De son côté, la SNCF (transports ferroviaires) diffuse des messages dans les grandes gares françaises appelant les voyageurs à contacter un numéro d’urgence en cas de maladie, mais n’a pour l’heure déployé aucun dispositif spécifique au sujet de l’Italie, selon un porte-parole.
Venue assister au Carnaval de Nice (sud) en provenance de Milan, Béatrice, 30 ans, a expliqué dimanche matin à l’AFP à la gare qu’elle n’avait subi « aucun contrôle » au cours de son trajet.
La préfecture des aéroports indique pour sa part qu' »il n’y a pas de mesures particulières, on reste sur le dispositif existant » pour les aéroports parisiens: à Roissy-Charles de Gaulle, distribution d’affichettes pour les voyageurs en provenance d’Italie et présence d’équipes médicales pour informer, rassurer voire prendre la température des passagers qui le souhaitent. Aucun dispositif spécifique n’est en revanche prévu à Orly, où aucun vol direct n’est assuré vers l’Italie.
– Inquiétude en Suisse –
La Suisse n’a pour l’heure « pas pris de mesures supplémentaires » de type restrictions aux frontières mais « évidemment, nous regardons très attentivement ce qui se passe en Italie » où la Protection civile a dénombré 132 cas de Covid-19, a affirmé dimanche un porte-parole de l’Office fédéral de la Santé publique (OFSP).
Mais l’inquiétude grandit parmi la population limitrophe, d’après l’agence de presse suisse Keystone-ATS, dans la mesure où environ 68.000 italiens frontaliers viennent travailler quotidiennement dans le canton du Tessin.
Des personnalités du monde politique local réclament déjà des mesures pour protéger la population, note également l’agence, évoquant la demande d’un élu de l’UDC (droite populiste) de contrôles de température pour les transfrontaliers.
Aucune mesure spécifique n’a été prise pour le moment non plus en Autriche en ce qui concerne les passagers en provenance d’Italie, a affirmé à l’AFP une porte-parole de l’aéroport de Vienne.
Samedi, le ministère autrichien de la Santé avait estimé qu’il n’y avait pour l’heure « pas de raison de paniquer ».
« Nous avons mené en Autriche jusqu’à présent 181 tests sur des cas de suspicion, qui se sont tous révélés négatifs. Nous sommes en contact permanent avec tous les pays de l’Union européenne et en capacité de prendre des mesures immédiates en cas de suspicion d’un lien avec l’Autriche », a fait savoir le ministère autrichien.
Le ministre de l’Intérieur Karl Nehammer a affirmé pour sa part dimanche que l’équipe dédiée au coronavirus au sein du ministère aurait une réunion lundi avec des experts.
Enfin, en Slovénie, pays également frontalier de l’Italie, le gouvernement a convoqué pour lundi un Conseil de sécurité nationale afin de faire le point sur la situation.
Les autorités ont demandé aux vacanciers de retour des stations de ski du nord de l’Italie d’être particulièrement vigilants à d’éventuels symptômes.