Betancourt avait donné jeudi dernier à la Coalition un ultimatum pour prendre sa distance des politiciens liés à la corruption, faute de quoi elle abandonnerait cette alliance.
Selon Betancourt, cette absence de position claire « nous oblige à assumer la direction d’une bataille que nous devons donner et gagner en Colombie pour une politique propre et juste qui ne vole pas d’opportunités aux 51 millions de Colombiens qui sont otages de la corruption ».
« Dans ces conditions nous sommes obligés de faire un pas de côté par rapport à la coalition Centre de l’Espoir. Je serai candidat indépendant à la présidence pour le parti Verde Oxígeno. Un parti qui ne fait pas de concessions dans la lutte contre la corruption », a-t-elle affirmé.
La décision a été prise après la forte friction entre le sénateur Germán Varon Cotrino, du parti de droite « Changement radical » et l’ancien ministre Alejandro Gaviria, l’un des sept candidats de la coalition du Centre de l’Espoir, lors d’un débat du quotidien El Tiempo et le magazine Semana.
Face à cette situation, les cinq autres candidats présidentiels de la Coalition ont assuré samedi que « l’acceptation d’un soutien de dirigeants proche du gouvernement sortant du président (Iván Duque) » -en référence à Cotrino- est « une erreur que nous ne partageons pas et que nous regrettons ».
Cependant, ils ont déclaré que cet épisode devrait être clos « et descendre dans la rue pour présenter des propositions que les Colombiens attendent pour unir et transformer » le pays. La Colombie organise, le 13 mars, les élections législatives, parallèlement aux primaires présidentielles du Centre de l’Espoir et de deux autres coalitions de gauche et de droite.
« Ca dépend d’Ingrid et Alejandro la décision de nous rejoindre ou non », ont souligné les autres membres de la coalition, que Betancourt avait rejointe il y a onze jours, le 18 janvier.
À cet égard, Gaviria a apprécié que ses collègues de la Coalition aient appréhendé ses « critères et observations » et a déclaré qu’il maintiendrait sa candidature au nom de ce mouvement.
Betancourt (60 ans), qui était enlevé durant six ans par la guérilla des FARC, ne participera finalement pas au nom de la primaire de la coalition Centro Esperanza, mais se présentera en solitaire comme candidat de son parti aux élections présidentielles du 29 mai.