Radovan Karadzic, l’ancien chef politique des Serbes de Bosnie, dont le procès se tient à la Haye, a été acquitté jeudi de génocide dans les municipalités de Bosnie. « La chambre fait en partie droit à la requête de l’accusé et prononce l’acquittement du premier chef de l’acte d’accusation et rejette le reste de la requête » a décrété le juge O-Gon Kwon lors d’une audience publique.
Lors de l’audience du 11 juin dernier, la défense avait requis l’acquittement de l’ex chef politique, aujourd’hui âgé de 66 ans, pour les onze chefs d’accusation qui lui sont reprochés, parmi lesquels ceux de génocide, crime de guerre et crime contre l’humanité durant la guerre de Bosnie, de 1992 à 1995. Les magistrats en ont retenu un seul. Selon eux, les accusations de génocide dans certaines municipalités bosniennes en 1992 ne présentaient pas suffisamment de preuves. Radovan Karadzic est toutefois poursuivi pour les dix chefs d’accusations restants, dont le massacre de Srebrenica de 1995.
En juillet 1995, les troupes serbes de Bosnie y ont massacré près de 8100 garçons et hommes bosniens de confession musulmane. La tuerie de Srebrenica est considérée comme la pire en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.
A la fin de la guerre de Bosnie, qui a fait 100 000 morts et 2,2 millions de déplacés, Radovan Karadzic s’est enfui et caché pendant treize ans. Il a finalement été arrêté à Belgrade en juillet 2008. Son procès a débuté en octobre 2009. Il comparait devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) pour crimes de guerre, crime contre l’humanité et génocide, tout comme l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic.