Beyrouth: quatre morts dans l’incendie et l’explosion d’un entrepôt de carburant
Quatre personnes ont péri vendredi soir à Beyrouth dans un incendie et une explosion qui ont touché un entrepôt de carburant dans un quartier densément peuplé.
Quatre personnes ont péri vendredi soir à Beyrouth dans un incendie et une explosion qui ont touché un entrepôt de carburant dans un quartier densément peuplé, semant de nouveau la panique après une série d’incendies et la déflagration meurtrière du 4 août au port.
Le lieutenant Ali Najm, engagé avec la brigade des pompiers de Beyrouth, a évoqué un entrepôt où se trouvait une « cuve de mazout » ayant pris feu et d’une explosion dans le quartier de Tariq al-Jdidé, affirmant à l’AFP que les causes n’étaient pas encore connues.
Le propriétaire du local où se trouvait aussi de l’essence a été arrêté par les forces de l’ordre, selon une source de sécurité. Il gère un de ces services de générateur privé qui fournissent de l’électricité aux habitants, lors des coupures de courant quotidiennes au Liban, d’après la source.
« Explosion Tariq al-Jdidé: le nombre des victimes est monté à quatre », a indiqué la croix-rouge libanaise sur son compte Twitter.
Son secrétaire général Georges Kettané a également fait état de « blessés transportés à l’hôpital », selon l’Agence nationale d’information ANI.
La télévision libanaise Al-Jadeed, qui parle de plus de 20 blessés, a montré des flammes dans une ruelle puis des images où l’on pouvait entendre des cris des habitantes paniquées du secteur.
Les pompiers, à l’aide d’échelles coulissantes, ont évacué les habitants des immeubles voisins, tandis qu’une fumée grise était encore visible, selon des images diffusées par la chaîne.
« Les évacuations se poursuivent », a indiqué à Al-Jadeed le gouverneur de Beyrouth, Marwan Aboud.
Ces dernières semaines, la municipalité a fait la chasse aux entrepôts qui pourraient être en infraction ou représenter un danger pour les quartiers résidentiels, a-t-il précisé.
« Nous craignions que n’arrive un tel accident », a-t-il déploré, précisant qu’une centaine de sites avaient été identifiés. « Nous avons fait fermer une partie, et aux autres nous avons imposé des procédures pour garantir la sécurité publique ».
Au Liban, les services de générateurs privés pullulent à travers le pays, parfois accusés d’être une véritable mafia profitant des pénuries d’électricité, qui obligent depuis des décénnies les habitants à recourir à un abonnement pour faire face à des coupures de courant quotidiennes.
Le Liban a connu le 4 août une explosion meurtrière et dévastatrice au port de Beyrouth qui a profondément traumatisé le pays.
Le drame a fait 203 morts et 6.500 blessés, selon le dernier bilan du gouvernement, ravageant des quartiers entiers de la capitale.
Une grande partie de l’opinion publique en colère accuse les dirigeants et les politiciens, quasi-inchangés depuis des décennies, d’être aussi responsables de la tragédie, de par leur corruption et leur incompétence.
Depuis, plusieurs incendies se sont déclarés à Beyrouth –dont un incendie spectaculaire au port, le 10 septembre.