Dans cette interview, accordée au quotidien conservateur croate Vecernji List (Journal du soir) et diffusée par l’agence de presse syrienne Sana, Assad n’est pas interrogé sur l’attaque chimique de mardi dans la province d’Idlib qui a fait au moins 70 morts.
Le président américain Donald Trump a accusé Bachar al Assad d’avoir "dépassé les limites" avec l’attaque de Khan Cheikhoune, attribuée par les pays occidentaux au régime syrien. L’interview semble avoir été accordée avant ces événements.
Le gouvernement syrien a démenti être à l’origine de l’attaque. La Russie, son principal allié, affirme que les morts ont été causés par une fuite dans un dépôt d’armes où les rebelles fabriquaient des armes chimiques, après une frappe aérienne syrienne. Les rebelles ont démenti cette version.
Bachar al Assad semble inattaquable militairement dans les secteur de l’ouest de la Syrie où il a consolidé son pouvoir avec l’aide décisive de l’armée russe et des milices soutenues par l’Iran chiite.
Dans l’interview diffusée jeudi, Bachar al Assad réaffirme son objectif d’infliger une défaite totale à l’insurrection. Il réaffirme aussi son rejet de création d’un Etat fédéral réclamé par les groupes kurdes dans le nord de la Syrie.
"Comme je l’ai dit il y a un certain temps, nous avons un grand espoir qui augmente. Et cet espoir est construit sur la confiance, car, sans confiance, il n’y aurait pas d’espoir. Dans tous les cas, nous n’avons d’autre choix que la victoire", déclare le président syrien.
"Si nous ne remportons pas cette guerre, cela voudra dire que la Syrie sera rayée de la carte. Nous n’avons pas d’autre choix que de faire face à cette guerre et c’est la raison pour laquelle nous sommes confiants, nous sommes persévérants et nous sommes déterminés", a-t-il déclaré.
Les rebelles ont ces dernières semaines lancé deux grandes offensives contre les forces gouvernementales en attaquant la capitale Damas et au nord de la ville de Hama. L’armée syrienne affirme que ces deux offensives ont été repoussées.
Evoquant ces offensives, Bachar al Assad déclare que "l’opposition qui existe est une opposition djihadiste dans le sens perverti du djihad".
Le gouvernement syrien qualifie tous les groupes qui le combattent de "terroristes" et les accusent de prendre leurs ordres à l’étranger, notamment en Turquie, en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats arabes unis.
"C’est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas, dans la pratique, parvenir à un résultat concret avec cette partie de l’opposition (par des discussions)", déclare le président syrien. "La preuve en est que, lors des négociations à Astana, ils ont lancé leur attaque des villes sur les villes de Damas et Hama et d’autres parties de la Syrie, répétant le cycle du terrorisme et le meurtre d’innocents."
Les négociations d’Astana ont été lancées sous l’égide de la Russie et de la Turquie, laquelle soutient l’opposition au président Assad. Les deux pays ont mis en place une trêve entre l’armée syrienne et les rebelles qui a été violée depuis.
D’autres discussions, sous l’égide de L’Onu, se tiennent régulièrement à Genève mais elles n’ont rien donné.