Au Maroc, le PPS marque son identité « éco-socialiste »

Narjis Rerhaye (A Rabat)

Le 10ème congrès du PPS se tient les 11, 12 et 13 mai 2018 à Bouznika. Annonce en a été faite par Nabil Benabdallah, le secrétaire général du parti, ce mardi 20 mars à Rabat, à l’occasion d’une conférence de presse. La présence de membres du conseil de la présidence, de figures du bureau politique, de ministres anciens et nouveaux, de parlementaires et d’élus n’est pas passée inaperçue : l’union sacrée autour de Benabdallah qui a déjà rempli deux mandats à la tête de cette formation politique est en marche. Sera-t-il candidat à sa propre succession ? La décision sera, dit-il la main sur le cœur, collégiale.

1000 congressistes sont attendus à cette grand-messe des anciens communistes. Le projet de document politique a été adopté l’unanimité par le comité central. C’est la plateforme la plus importante qui sera soumise au débat lors de la réunion de l’instance suprême du PPS en mai prochain. Par ailleurs, plus de 14 000 adhérents ont déjà payé leurs cotisations au parti –la somme symbolique de 100 dhs par an- et le PPS compte des milliers de sympathisants, assure Nabil Benabdallah en s’appuyant sur les 500 000 voix recueillies aux dernières élections.

La commission préparatoire du 10ème congrès du parti du progrès et du socialisme est à pied d’œuvre. Pour sa présidence, le principe de la parité a été retenu : elle est co –présidée par Rachida Tahri et Ahmed Zaki.
Ceux et celles du PPS n’ont pas l’intention de rater le rendez vous de ce 10ème congrès qui intervient dans une conjoncture particulière pour cette formation politique.

Le limogeage de deux de ces ministres –Nabil Benabdallah et Hocine El Ouardi- a laissé des traces indélébiles sur les militants. La question de l’identité d’un parti de gauche ayant fait le choix de s’allier avec les islamistes du PJD sera débattue par les congressistes. Le SG du PPS plante le décor et dessine précisément les contours d’une identité qu’il estime bien ancrée envers et contre tout. « Le PPS est un parti socialiste, progressiste, éco-socialiste, moderniste. C’est un parti qui de tout temps a été ouvert au renouvellement », a-t-il martelé devant les journalistes avant de prédire que « le socialisme a encore de beaux jours devant lui ».

Face à l’assistance, celui qui a été le meilleur allié de l’ancien chef de gouvernement islamiste, Abdelilah Benkirane, le répétera avec force : le PPS n’a pas perdu son âme, ni sa peau ni ses valeurs en procédant à certaines alliances qu’il ne nommera à aucun moment et qui « ont été dictées par la conjoncture ». Sous Youssoufi, Jettou, Abbas Al Fassi, Benkirane et aujourd’hui Elotmani, le parti, explique-t-il, apporte sa pierre à l’édifice.

La devise du 10ème congrès du PPS annonce la couleur. Les ex-communistes se réunissent sous le signe d’ « Un souffle démocratique nouveau ». La dimension démocratique de la constitution de 2011 doit encore être incarnée sur le terrain. « Il faut aller plus loin et plus vite », résume N. Benabdallah qui plaide pour un nouveau modèle de développement « qui doit impérativement être porté par la classe politique ».

Parfum de souffle nouveau sur le PPS aussi. La page Benkirane semble bel et bien tournée pour la direction de cette formation politique. Une relation que Benabdallah entend circonscrire à la sphère privée.

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