Ces femmes, une vingtaine, se sont rassemblées devant l’un des centres de la ville portuaire de Jeddah, sur la mer Rouge, samedi en fin d’après-midi, au premier jour de l’enregistrement des électeurs.
"Nous voulons ainsi faire entendre notre voix", a déclaré à l’AFP l’une d’elles, Nayla Attar.
"On est souvent accusé de désintérêt pour la vie publique et d’être une minorité mais nous voulons corriger cette impression et il y a des femmes qui ont entrepris la même démarche à La Mecque (ouest), dans la province orientale et à Najrane (sud)", a affirmé cette femme d’affaires.
Elle a indiqué avoir été reçue ainsi que son groupe par le chef du centre qui leur a signifié "poliment" qu’elles étaient interdites d’enregistrement.
Les Saoudiennes n’ont même pas le droit de conduire dans le royaume dont les lois s’inspirent d’une version rigoriste de l’islam. Celles-ci interdisent aussi aux femmes de voyager sans l’autorisation d’un tuteur, et les placent en position d’infériorité en cas de divorce ou d’héritage.
Ce rassemblement a été précédé par des appels sur les réseaux sociaux à des protestations de Saoudiennes contre leur exclusion de la vie politique.
Selon des témoins, la police a dispersé un groupe de femmes dans la province orientale et conduit deux d’entre elles dans un poste de police avant de les relâcher au bout de deux heures.
Les élections municipales auront lieu le 22 septembre et l’enregistrement des électeurs a commencé samedi.
En mai 2009, le gouvernement avait prolongé de deux ans le mandat des conseils municipaux qui venait à expiration à la fin de cette même année.
Le royaume avait organisé en 2005 ce premier scrutin dans l’histoire du pays, pour élire la moitié des membres des 178 conseils municipaux dans l’ensemble du pays, l’autre moitié étant désignée par le pouvoir.