Antisémitisme: le Congrès juif vient demander des comptes à la Hongrie

Les signes d’une montée de l’antisémitisme en Hongrie ont poussé le Congrès juif mondial (WJC) à tenir son assemblée générale à Budapest, en solidarité avec une communauté juive de plus en plus mal à l’aise dans le pays.

Le Premier ministre conservateur, Viktor Orban, tiendra dimanche devant quelque 500 délégués le discours d’ouverture du congrès, une intervention très attendue compte tenu des vives critiques de nombreux responsables juifs à l’encontre de son gouvernement, jugé laxiste vis-à-vis de l’antisémitisme ambiant.

Attaques, le plus souvent verbales, dégradations de monuments à la mémoire des victimes de l’Holocauste, remarques antisémites au parlement, distinctions pour des antisémites notoires: les incidents "ont augmenté de façon dramatique" sous le gouvernement Orban, en place depuis le printemps 2010, s’alarmait début avril le président du WJC, Ronald Lauder, dans une tribune au quotidien allemand Sí¼ddeutsche Zeitung.

Le gouvernement se défend d’y avoir contribué et rappelle ses décisions d’augmenter les retraites des survivants de l’Holocauste et son soutien aux nombreuses commémorations, dont celles liées à la mémoire de Raoul Wallenberg, le diplomate suédois qui a sauvé des milliers de juifs de Budapest en 1944.

"Je ne pense pas que le gouvernement soit antisémite, mais il autorise des prises de position antisémites à entrer dans le domaine public", probablement afin d’attirer les électeurs du Jobbik, parti d’extrême-droite, indique à l’AFP le Rabbin Ferenc Raj, représentant du judaïsme réformé en Hongrie.

Le Jobbik, ouvertement xénophobe, anti-roms et anti-juifs, est entré au parlement en 2010 en remportant 17% des suffrages. L’un de ses députés a fait scandale récemment en demandant de dresser une liste des membres d’origine juive du gouvernement ou du parlement.

"L’antisémitisme ne semble plus être quelque chose dont on doive avoir honte", s’inquiète Attila Juhasz, analyste chez Political Capital.

Une étude d’un chercheur de l’Université d’Europe centrale, Andras Kovacs, a montré que 24% de la population de ce pays membre de l’Union européenne (UE) avait des préjugés contre les juifs en 2011, contre 10 à 15% en moyenne par an sur les 20 dernières années.

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