Peu après l’annonce de la démission du président égyptien, des dizaines de militants du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) se sont rassemblés devant leur siège, en plein centre d’Alger, pour célébrer la victoire de la population égyptienne. Ils ont aussitôt été entouré de centaines de policiers qui les ont forcés à entrer à l’intérieur du siège du parti, tandis que certains criaient "On veut la chute du régime" ou "Après Moubarak, c’est Bouteflika".
Avant qu’ils ne soient poussés à l’intérieur du siège, les militants ont pu manifester un peu plus d’une heure. "Il y a eu six interpellations", a déclaré un responsable du RCD, Hacène Mezoued, témoin de la scène.
UNE MARCHE POUR CHANGER LE SYSTÈME
A moins de vingt-quatre heures d’une marche de la Coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNDC), qui réclame le "départ du système", les renforts de police se sont déployés en nombre dans le centre d’Alger.
Le président du RCD, Saïd Sadi, a confirmé que les autorités "étaient en train d’encercler la capitale" pour empêcher d’éventuels manifestants venant d’autres régions de rejoindre Alger. "Les trains sont interdits d’accès à Alger et les transports en commun sont en train d’être bloqués", a-t-il dit.
Selon Saïd Sadi, les autorités ont décidé de dépêcher 10 000 policiers à Alger, qui s’ajouteront aux 20 000 déjà déployés le 22 janvier pour la marche du RCD, interdite puis bloquée par les autorités. "D’importantes quantités de grenades lacrymogènes ont été déchargées dans la nuit de dimanche à lundi au port d’Alger", a ajouté M. Sadi.
LES MARCHÉS PRIS D’ASSAUT
Sur la place Maurétania, à moins d’un kilomètre de la place de la Concorde, point de départ prévu de cette manifestation, des véhicules antiémeutes ont déjà pris position, alors que de nombreux policiers en tenue arpentent les ruelles environnantes. Les barrages de police installés aux entrées de la capitale depuis les attentats-suicides d’avril et de décembre 2007, revendiqués par Al-Qaida au Maghreb islamique ont également été renforcés.
Les marchés de la capitale ont aussi été pris d’assaut, mais par les Algérois. Les habitants craignent une rupture de stocks des produits alimentaires que pourrait entraîner une éventuelle dégradation de la situation après cette manifestation