Pas d’ironie dans cette appellation
De son côté, Rachid Nekkaz finance la construction de la tour pour faire l’appel de la prière. Il prête 200 000 € au FBI, chargé par l’association locale des musulmans El-Houda d’assurer le bon déroulement des travaux.
Et, à en croire les instigateurs du projet, point d’ironie dans cette appellation. « Nous souhaitions honorer le travail de Nicolas Sarkozy pour avoir sauvé ce lieu de culte qui devait fermer le 7 septembre pour faire construire à la place une fourrière automobile », salue Rachid Nekkaz, pourtant encarté au Parti socialiste et ex-candidat à la présidentielle de 2007. Le FBI aurait reçu une lettre de Nicolas Sarkozy faisant état de l’hostilité du président à la destruction de la mosquée.
« Nous sommes sérieux, très sérieux », assène Hassen Ben M’Barek, insistant sur le fait que « 500 à 600 » fidèles prient chaque vendredi depuis plus de trente ans dans ce lieu, situé le long de l’A 86. « Nous voulions démarrer les travaux plus tôt pour qu’il soit fini le jour de l’anniversaire du président, le 28 janvier », poursuit Rachid Nekkaz, confiant pour la suite des travaux.
Car, pour faire construire ce minaret, celui qui est toujours prêt à investir 500 000 € dans l’achat du terrain aurait profité du droit de préemption, c’est-à-dire que le locataire peut accéder en priorité à l’achat d’un terrain. « Depuis la date de notre demande d’achat, en septembre, nous n’avons pas eu de nouvelles de la part de l’administration qui gère le terrain. Nous considérons donc que la vente est actée, c’est la règle », prétend-il.
« Nous ne faisons pas de provocation, ajoute l’homme d’affaires, qui table sur six mois de travaux. Nous n’aurions pas construit un minaret dans une zone urbaine ; ici, personne ne va être dérangé. »