"Ma fille souffre de troubles psychiatriques depuis 2009 et a consulté des médecins à l’hô pital (psychiatrique) Razi", près de Tunis, a indiqué sa mère dans un entretien à l’AFP, refusant, par mesure de sécurité, que le nom de la famille soit publié.
Ses dires semblent confirmés par des certificats médicaux présentés à l’AFP et établis au nom d’Amina, la même jeune fille qui a fait scandale en Tunisie et déclenché une vague de solidarité sur les réseaux sociaux en diffusant des photos d’elle seins-nus à la manière du groupe féministe Femen.
Selon l’un de ces documents datés du 1er mars 2013, "Amina âgée de 18 ans est suivie depuis 2009 pour troubles dépressifs".
"Elle présente depuis quelques mois une rechute avec une insomnie, une tristesse de l’humeur, une irritabilité avec réactions explosives, des idées délirantes d’autodépréciation et culpabilité, des troubles du comportement avec des conduites suicidaires avec des automutilations", peut-on y lire.
Selon le certificat du médecin, l’état de santé d’Amina "nécessite une prise en charge psychiatrique avec traitement antidépresseur et antipsychotiques, une surveillance très rapprochée vu les antécédents".
Cette lycéenne a affirmé lundi dans une vidéo diffusée sur internet avoir fui sa famille après avoir été séquestrée et maltraitée en raison de son acte de militantisme dénudé.
Elle avait précédemment indiqué début avril dans un entretien diffusé sur la chaîne française Canal+ vivre cachée dans sa famille et contre sa volonté après avoir reçu des menaces de mort de groupuscules islamistes.
La mère d’Amina a démenti tout mauvais traitement contre sa fille. "Elle n’a jamais été maltraitée au contraire nous avons tout essayé pour la soutenir (..) nous sommes prêts à l’aider à partir vivre en France", a-t-elle dit, suppliant les médias et les internautes de ne plus publier les photos de sa fille.
"S’il vous plaît, arrêtez de faire circuler la photo de ma fille, traitez la comme votre fille ou votre soeur!", a-t-elle encore déclaré.
Sur ces clichés la jeune fille a la poitrine nue barrée des mots "Mon corps m’appartient, il ne représente l’honneur de personne" ou encore "Fuck your morals".