"A la suite d’un entretien entre les présidents Macky Sall et Mahmoud Ahmedinejad, mercredi au Caire (NDLR : en marge du sommet de l’OCI), la République islamique d’Iran et la République du Sénégal, désireuses de poursuivre des liens d’amitié et de coopération fondés sur la confiance mutuelle et le respect des règles régissant les rapports entre Etats, ont décidé de rétablir leurs relations diplomatiques et de rouvrir leurs ambassades respectives à Dakar et à Téhéran, à compter de ce mercredi 6 février 2013", indique un communiqué conjoint signé par les ministres des affaires étrangères des deux pays.
Le gouvernement sénégalais, du temps de l’ex-président Abdoulayé Wade, avait décidé, en février 2011, de rompre les relations diplomatiques avec l’Iran. Cette décision a été prise par le Sénégal à la suite de l’affaire d’une cargaison d’armes iraniennes interceptée au Nigéria. Dakar avait alors accusé Téhéran de tenter de faire parvenir ces armes aux rebelles indépendantistes du Mouvement des forces démocratiques (MFDC) en Casamance (Sud du Sénégal).
En juin dernier, trois mois après son élection, le président Macky Sall avait déclaré au sujet d’un éventuel reprise des relations du Sénégal avec l’Iran qu’il fallait "clarifier d’abord l’affaire des armes interceptées qui proviendraient de ce pays à destination des rebelles casamançais".
"Mon rôle est d’abord, avant d’envisager le renouvellement des relations avec Téhéran, de clarifier ce qui s’est passé", déclarait-il lors d’un entretien accordé à des organes de presse.
Après la saisie, au port de Lagos (Nigéria), d’une cargaison d’armes à bord d’un navire en provenance d’Iran, Téhéran avait subi deux ruptures des relations diplomatiques de la part de Dakar et de Banjul (Gambie).
D’après les autorités d’Abuja, la cargaison était constituée de 13 conteneurs, inscrits au registre comme matériaux de construction, mais contenant diverses catégories d’armes et des munitions pour gros calibres.
Téhéran avait prétendu que la cargaison d’armes était destinée à la Gambie. Banjul s’est défendue d’être le destinataire de cette livraison d’armes et décidé aussitôt de rompre ses relations diplomatiques et économiques avec l’Iran.