Tunisie: le nouveau gouvernement obtient enfin la confiance de l’ANC
Le vote de confiance au cabinet apolitique censé conduire la Tunisie vers des élections en 2014 devait être une formalité, mais des membres du cabinet ont été accusés d’avoir travaillé avec Ben Ali.
Cent quarante-neuf élus ont voté pour, 20 contre et 24 se sont abstenus après un débat marathon permettant l’entrée en fonction de ce cabinet qui devait recueillir le soutien d’au moins 109 députés.
La formation de ce cabinet a été le résultat de semaines de tractations ayant inclus l’essentiel de la classe politique. Il succède à l’équipe dirigée par Ennahda, qui a accepté de quitter le pouvoir pour laisser des indépendants conduire la Tunisie vers des élections.
L’exercice s’est avéré plus difficile que prévu pour M. Jomaâ, qui a fait face notamment aux critiques de nombreux députés ayant accusé différents membres de son cabinet d’avoir occupé des fonctions importantes sous le régime déchu de Zine El Abidine Ben Ali, en particulier le candidat au poste de ministre de la Justice, Hafedh Ben Salah.
«Si vous allez voter pour ce gouvernement, vous signerez l’arrêt de mort de la révolution», a lancé un des élus, Hichem Hosni. «Elevons le débat ! Ça ne se fait pas d’accuser des gens alors qu’ils peuvent être innocents», a répliqué le député Salah Chouaïeb.
Aucune preuve de ces accusations n’a été apportée, alors qu’aucune enquête d’ampleur n’a été menée depuis la révolution sur les crimes commis durant les deux décennies du régime de Ben Ali, chassé par la révolution de 2011,
L’entrée en fonction du nouveau gouvernement intervient tout juste après l’adoption dimanche, après plus de deux ans de débats, de la nouvelle Constitution.