– Daech et son implantation en Libye :
C’est le premier chantier auquel doit s’attaquer le nouveau patron du DRS. Originaire d’Oum El-Bouaghi, mais il a grandi à Constantine, âgé de 65 ans, formé à l’école du KGB à Moscou, Bachir Tartag travaille au DRS depuis 1972. Il connaît donc très bien les rouages de cet appareil sécuritaire et maîtrise ses codes. Apprécié par les uns, diabolisé par les autres pour son rôle dans les opérations menées durant les années 90, le général-major Bachir Tartag demeure un homme qui inspire la peur et la crainte à ses officiers. Dur et discipliné, il est aujourd’hui l’homme qui doit tout faire pour empêcher que Daech, ce monstre du djihadisme international, se rapproche de l’Algérie. Dans plusieurs de ses messages vidéos, les émirs de Daech ont affiché clairement leurs intentions : envahir l’Algérie et la transformer en l’une de leurs wilayas. Tartag sera-t-il capable de déjouer ce plan diabolique en récoltant les renseignements nécessaires qui permettront aux autres services de sécurité de riposter à la moindre menace ?
– Boko Haram et l’instabilité au Sahel :
En dépit de l’accord de paix signé à Alger par les divers acteurs du conflit malien, la situation demeure toujours très tendue aux frontières de l’Algérie. Le MUJAO, ce mouvement terroriste, qui avait kidnappé les diplomates algériens en poste à Gao, menace toujours notre sécurité nationale et plusieurs autres groupes terroristes inquiètent nos services de sécurité. Aucun développement local à l’extrême-sud du pays n’est possible tant que ces questions de sécurité n’ont pas été traitées avec efficacité. A cela, il faut ajouter la problématique de la menace de Boko Haram que le Président Bouteflika considère comme l’organisation terroriste la plus nuisible en Afrique. Boko Haram se rapproche dangereusement de pays voisins comme le Niger ou le Tchad. Bachir Tartag devra certainement collaborer avec les services de ces pays pour trouver la parade nécessaire qui empêchera Boko Haram d’imposer son diktat sur un Sahel dans la tourmente de l’insécurité chronique.
– Les relations avec les services marocains et la question saharouie :
C’est un dossier que le général-major Tartag affectionne et maîtrise puisqu’il a commencé sa carrière dans le renseignement à Tindouf, au sud-ouest du pays, à la frontière marocaine. Il connaît donc les jeux de pouvoir et les duels avec les services marocains. Mais, cette fois-ci, il semble qu’une coopération utile et stratégique serait la bienvenue, car la radicalisation du Sahel et la percée djihaidste menace l’Algérie comme le Maroc. Sur la question sahraouie, le général-major Tartag devrait fournir à la Présidence de la République toutes les informations stratégiques pour qu’Alger adopte la position la plus intelligente possible dans ce dossier.
– Modernisation du fonctionnement du DRS et formation de ses officiers :
Le DRS a débuté sa transformation et il doit la mener jusqu’au bout pour s’adapter à la nouvelle conjoncture internationale. Se recentrer sur les trois principales missions : l’espionnage, le contre-espionnage et la veille stratégique. Se débarrasser des autres directions et services qui encombrent son fonctionnement et l’alourdissent, améliorer la formation des jeunes officiers et poursuivre le rajeunissement du personnel engagé, constituent une mission dans laquelle se joue une partie de l’avenir du pays. Athmane Tartag sera-t-il à la hauteur ?