Dimanche matin, la télévision d’Etat camerounaise a revu à la hausse le bilan, faisant état de 20 morts, contre 14 dans un premier temps, et de 79 blessés.
Selon la télévision, il s’agit, comme mercredi, d’un attentat-suicide commis par une jeune adolescente qui a déclenché sa bombe dans un bar d’un quartier populaire de la ville.
"Une fillette d’une douzaine d’années s’est faite exploser entre deux ventes à emporter au lieu-dit +pont vert+. Les forces de sécurité ont bouclé la zone de l’attentat suicide et procédé à plusieurs arrestations", selon la télévision.
Dans la confusion et la panique provoquées par l’attaque, des sources militaires avaient évoqué dans un premier temps une bombe lancée par un homme dans le bar.
Un habitant de la ville a de son côté expliqué avoir entendu "une forte explosion". "Nous avons appris qu’il y a eu une attaque au grand bar le +Boucan+", très fréquenté en soirée", a raconté cet habitant, ajoutant: "c’est la psychose".
Maroua, ville commerçante jadis animée et majoritairement peuplée de musulmans, vivait déjà dans la peur et sous étroite surveillance militaire depuis des mois. La circulation des deux-roues, connus pour être le moyen de transport privilégié par les islamistes, était notamment interdite dès la tombée de la nuit.
Mercredi déjà, deux adolescentes kamikazes avaient tué 13 personnes en se faisant exploser au marché central de Maroua et dans un quartier voisin. Maroua est le chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord, frontalière des fiefs nigérians du groupe islamiste Boko Haram, qui multiplient les attaques au Nigeria, mais aussi chez ses voisins, Cameroun, Tchad et Niger.
Ces pays ont lancé au début 2015 de vastes opérations miliaires contre les islamistes, leur infligeant de lourdes pertes sans parvenir à les neutraliser. Et les attentats sont désormais quasi-quotidiens.
Vendredi encore, au moins 25 personnes ont été tuées dans une nouvelle attaque menée par des islamistes dans des villages du nord-est du Nigeria.