L’ambassadeur russe Vitali Tchourkine a indiqué à des journalistes avoir soumis "un bref projet (de résolution) pour entériner" le plan russo-turc prévoyant une cessation des hostilités et des négociations à Astana "fin janvier".
Ce texte a été examiné lors de consultations à huis clos vendredi matin au Conseil.
Plusieurs pays "ont fait des recommandations" pour améliorer le projet, que la Russie va amender dans les prochaines heures, a indiqué M. Tchourkine.
"Nous espérons pouvoir l’adopter à l’unanimité demain (samedi) matin", a-t-il déclaré.
Un accord parrainé par la Russie et la Turquie prévoit des négociations en janvier au Kazakhstan pour tenter de mettre fin à la guerre civile en Syrie, qui a fait plus de 310.000 morts et des millions de réfugiés depuis 2011.
Un cessez-le-feu est entré officiellement en vigueur depuis minuit jeudi sur l’ensemble de la Syrie.
Selon M. Tchourkine, le cessez-le-feu qui, a-t-il estimé, "tient de manière convenable d’après les premières indications", concerne 13 groupes armés qui sont listés en annexe de l’accord.
Ces groupes comptent 60.000 combattants au total "et contrôlent de larges pans du territoire syrien", a-t-il précisé.
Le Front al-Nosra et le groupe Etat islamique ne sont pas concernés, a-t-il ajouté.
Il a estimé qu’il "n’y avait ni concurrence ni double emploi" entre les pourparlers d’Astana et ceux que le médiateur onusien Staffan de Mistura a convoqués pour le 8 février à Genève entre le régime et l’opposition. "Nous espérons que l’ONU sera pleinement impliquée dans la préparation d’Astana", a-t-il dit.
Il a ajouté que la Russie souhaitait associer aussi à son initiative des pays comme l’Egypte, l’Arabie saoudite, le Koweit ou le Qatar.
D’autres diplomates du Conseil se sont montrés circonspects voire sceptiques sur la possibilité d’adopter rapidement le projet russe de résolution.
"Nous allons l’examiner et nous avons besoin de temps, il faut l’examiner soigneusement", a souligné un diplomate occidental.
Il y a encore "beaucoup de questions sans réponse", a noté un autre. Les pays membres du Conseil n’ont en effet reçu que vendredi matin les documents de plusieurs dizaines de pages qui détaillent l’accord russo-turc. "les Russes veulent pousser leur avantage" mais n’ont pas nécessairement encore les neuf voix, sur 15 pays membres, nécessaires à une adoption, explique ce diplomate.
Lors des consultations, les questions ont porté en particulier sur les modalités de surveillance du cessez-le-feu, l’accès humanitaire ou le rôle qui serait dévolu à l’ONU.
Le projet russe, que l’AFP a consulté, "entérine les documents mis au point avec la médiation de la Russie et de la Turquie le 29 décembre".
Il juge "important" que ces documents "soient mis en oeuvre de manière pleine et immédiate et demande à toutes les parties de s’aligner sur ces documents et de soutenir leur application".
Le texte ne mentionne pas la convocation par l’ONU de négociations en février à Genève.
(Source AFP)