Le représentant de la FAO au Maroc plaide à Rabat pour des systèmes d’agriculture durable et intelligente
Le représentant de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Maroc, Michael George Hage, a plaidé, mardi à Rabat, pour des systèmes d’agriculture durable et intelligente.
Les initiatives mondiales d’adaptation aux changements climatiques doivent réserver une place centrale à l’alimentation et à l’agriculture, a-t-il affirmé lors de cette rencontre ouverte lundi, sachant que la demande alimentaire mondiale augmenterait de 60% d’ici 2050.
"Les engagements internationaux doivent être traduits par des actions concrètes", a-t-il insisté, formulant le vœu de voir la COP22 placer la question de la mise en œuvre des engagements dans le secteur de l’agriculture au centre de ses débats, "vu qu’aujourd’hui, c’est l’agriculture qui peut relever les deux grands défis des changements climatiques, à savoir l’élimination de la pauvreté et la préservation du fragile équilibre climatique indispensable à la prospérité de l’humanité".
D’ici 2050, quelques 50 millions de personnes supplémentaires risquent de souffrir de la sous-alimentation à cause des changements climatiques, a fait savoir le responsable onusien, soulignant que les pays sont appelés d’urgence à adapter leur secteur agricole aux changements climatiques et à atténuer leurs impacts.
L’agriculture est à la fois une réponse et un défi aux changements climatiques et son adaptation demeure une question primordiale notamment pour les pays en voie de développement, qui sont des faibles émetteurs de gaz à effet de serre (GES), mais qui subissent le plus les impacts des changements climatiques, a-t-il ajouté.
De son côté, Rachid Zaaboul, météorologiste et climatologue au Centre international de l’agriculture biosaline (ICBA), a précisé que la participation à cet évènement, qui aborde l’impact des changements climatiques sur l’agriculture, a pour objectif d’exposer et de partager le savoir-faire et l’expertise du centre en là matière.
l’ICBA dote les pays d’alternatives d’adaptation au dérèglement climatique, en introduisant des espèces tolérantes à la salinité et au stress hydrique et thermique, mais aussi de nouvelles technologies en terme d’irrigation et de gestion d’eau dans les régions vulnérables, notamment la région MENA, l’Asie centrale et les pays subsahariens.
Organisée par l’association Expertise et développement durable, cette conférence vise à dresser un bilan chiffré des changements climatiques enregistrés durant les quatre dernières décennies au niveau des différents pays méditerranéens, à identifier les risques et les défis climatiques à relever par le secteur agricole, à examiner les bonnes approches et succes stories dans ce domaine et à faire des propositions concrètes en matière d’élaboration des plans d’action pour faire face aux défis, en capitalisant sur les acquis et réussites.
Au menu de cette conférence de 3 jours, figurent des ateliers traitant du "Bilan analytique des principales productions agro-alimentaires: facteurs déterminants, défis et perspectives d’avenir", des "Spécificités économiques du secteur agricole dans la dynamique de la croissance globale: atouts, vulnérabilités et facteurs clés de développement" et de la "Sécurité alimentaire et développement social: revenus agricoles, bilan alimentaire et conditions sociales: situation actuelle et projections futures".
L’agriculture est responsable de près d’un cinquième de l’ensemble des émissions mondiales de GES, l’essentiel provenant de la déforestation, la production animale et la gestion du sol.
Le secteur agricole permet de capter le carbone atmosphérique via la photosynthèse, en le séquestrant dans le sol et la biomasse, et peut donc être potentiellement un outil de réduction des GES.
(Avec MAP)