"C’est non seulement une imbécilité sur le plan économique et financier, mais c’est aussi une erreur stratégique majeure parce qu’Aéroports de Paris n’est pas une entreprise comme les autres", a argumenté le député des Landes sur France 2.
Alors que 185 signatures sont requises pour un "RIP", procédure jusqu’ici inédite depuis son introduction dans la Constitution en 2008, les parlementaires ont déposé une proposition de loi référendaire avec 218 signataires, issus de 11 groupes dans les deux chambres.
"En responsabilité, les parlementaires, sénateurs et députés qui se sont unis ont convenu que c’était une singularité dans l’alliance mais qu’enfin il y avait un intérêt supérieur, que c’était un service public d’intérêt national et que nous ne pouvions pas laisser se commettre l’irrémédiable, parce qu’il n’y a pas de machine arrière", a expliqué M. Vallaud.
"Au regard de la Constitution, nous n’avons aucun doute sur le fait que nous aurons cette validation (par le Conseil constitutionnel) et le gouvernement aura neuf mois pour récolter le soutien de 10% du corps électoral", a-t-il poursuivi, reconnaissant que "c’est beaucoup", mais jugeant que "l’opinion majoritaire est au maintien de ADP dans le giron public".
Marc Fesneau, le ministre en charge des Relations avec le Parlement, a ironisé sur Public Sénat sur "un coup politique" et une "alliance de circonstance" entre oppositions, estimant qu »"il y a quelque chose de détonnant et d’étonnant dans la photo hier de gens qui à peu près sur rien, ne pensent la même chose".
"Que LR fasse front uni avec LFI, je ne savais pas que je verrais ça dans ma vie politique", a abondé la ministre des Collectivités territoriales Jacqueline Gourault sur RTL.
En débat depuis plus de six mois au Parlement, le projet de loi Pacte prévoit de supprimer l’obligation pour l’État de détenir la majorité du capital d’ADP (actuellement 50,63%). Depuis la première lecture en octobre, cette privatisation est devenue, après son rejet au Sénat, la principale pomme de discorde, certains pointant un "cadeau à Vinci", qui ne cache pas son intérêt.
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a lui défendu son projet de concession durant 70 ans comme la meilleure façon de garantir le développement de ce "fleuron".