"Les résolutions internationales parlent (…) de la formation d’un organe de transition doté des pleins pouvoirs, y compris les pouvoirs présidentiels. Assad ne doit pas rester une heure de plus après la formation" de cet organe, a affirmé à l’AFP Assaad al-Zoabi, chef de la délégation du Haut comité des négociations à Genève.
"Bachar et sa clique vivent sur une autre planète (…) toutes les récentes déclarations d’Assad sont une tentative de se dérober à la question" de la transition, a-t-il assuré.
Il réagissait à une interview de M. Assad à l’agence russe Ria Novosti, dans laquelle il a réitéré son appel à un "gouvernement d’union" regroupant régime et opposition, rejetant l’idée d’un "organe de transition aux pleins pouvoirs" défendue par l’opposition.
La forme du corps exécutif qui doit diriger le pays en guerre jusqu’aux prochaines élections -prévues par l’ONU dans 18 mois-, est la principale pomme de discorde entre les deux camps.
Dans sa résolution 2254, le Conseil de sécurité de l’ONU évoque l’établissement d’une "gouvernance" en charge de la "transition politique" mais reste vague sur la forme qu’elle doit prendre.
Pour le régime, il s’agit d’un simple remaniement gouvernemental qui intègrerait l’opposition mais reste, conformément à la constitution actuelle, sous l’autorité du président, soit M. Assad.
Pour l’opposition, il s’agit d’un organe de transition doté de tous les pouvoirs y compris présidentiels et où M. Assad n’aura aucun rôle.
"Nous ne sommes pas concernés par l’interprétation par M. Assad de la période transitoire. Nous devons passer à une nouvelle étape basée sur un régime pluraliste, civil et démocratique", a encore ajouté M. Zoabi.
Un round de pourparlers indirects à Genève sous l’égide de l’ONU s’est achevé la semaine dernière sans progrès notables, le fossé restant énorme entre les deux camps notamment sur la question du sort d’Assad.