Et s’il s’agissait de deux membres d’un quatrième commando qui devait attaquer dans le 18e arrondissement? Préparaient-ils un attentat en Allemagne? Les deux questions sont posées par le journal Le Monde, qui révèle que les deux hommes ont été finalement identifiés.
Le premier, qui se faisait appeler Faisal A., s’appelle en réalité Muhammad U. C’est un Pakistanais âgé de 22 ans. Selon Le Monde, un renseignement a permis d’établir qu’il était artificier pour deux groupes djihadistes pakistanais pendjabis réputés proches d’Al-Qaida : le Lashkar-e-Jhangvi et le Lashkar-e-Toiba. Le second homme, lui, est un Algérien de 28 ans qui a rejoint l’EI en février 2015. S’il se présentait comme étant Fozi B., il s’appellerait en réalité Adel H.
Avec deux kamikazes du Stade de France. Et Abaaoud?
En outre, ils sont tous les deux arrivés sur l’île grecque de Leros le 3 octobre 2015, soit sur le même bâteau que les deux terroristes irakiens du Stade de France, qui n’ont toujours pas été identifiés formellement.
Autre information du journal Le Monde: Abdelhamid Abaaoud a été localisé près de Leros durant cette période. Rappelons que l’organisateur présumé des attentats aurait confié qu’il avait réussi à faire venir "90 terroristes" sur le sol français en profitant du flux des migrants. Un témoignage récolté par une proche d’Hasna Ait Boulahcen, la cousine d’Abaaoud et morte dans l’assaut de Saint-Denis.
Si les deux terroristes présumés ont été arrêtés, c’est parce qu’ils possédaient tous les deux des faux passeports syriens, ce qui a mis la puce à l’oreille des autorités. Ils sont incarcérés jusqu’au 28 octobre, puis reçoivent l’ordre de quitter la Grèce dans les 30 jours. On les retrouvera finalement en Autriche, où ils s’enregistrent comme demandeurs d’asile sous un autre nom que celui figurant sur leur faux passeport. Confondus par leurs empreintes digitales, enregistrées deux mois plus tôt à Leros, ils sont cette fois entendus par la DGSI.
C’est en fouillant leurs affaires, notamment leur répertoire téléphonique, qu’on a pu établir un lien avec plusieurs auteurs des attentats. Un numéro turc présent dans le téléphone d’un des suspects avait été retrouvé sur un morceau de papier dans la poche d’un djihadiste du Stade de France.