COP30 à Belém : des dirigeants du monde sonnent l’alarme face à l’échec des promesses de Paris
Tous s’accordent sur un constat : face à la multiplication des catastrophes, à la persistance des inégalités et à la lenteur de l’action collective, le temps presse pour éviter un basculement irréversible de la planète.
Dès l’ouverture d’un sommet sur le climat, le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a reconnu que le monde avait « échoué » à limiter le réchauffement à 1,5°C comme l’envisageait l’accord de Paris il y a dix ans, tout en appelant à « contre-attaquer » grâce à l’essor des énergies renouvelables.
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, hôte du sommet, a averti que « la fenêtre d’opportunité pour agir se ferme rapidement », appelant à « surmonter les intérêts égoïstes immédiats » et à « replacer la lutte contre le réchauffement climatique au centre des priorités mondiales ».
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a dénoncé des financements climatiques « insuffisants, fragmentés et trop souvent mal ciblés », estimant que la crise climatique était aussi une « crise de justice et d’équité ».
Dans le même esprit, le prince William du Royaume Uni a exhorté la communauté internationale à agir avant qu’il ne soit trop tard, mettant en garde contre la proximité de « points de basculement critiques de la Terre ». « Construisons un futur où les peuples autochtones et les communautés locales sont reconnus comme des leaders climatiques », a plaidé le prince de Galles.
Le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang a, quant à lui, appelé à « lever les barrières commerciales sur les produits verts » et à « renforcer la coopération technologique » afin d’accélérer la transition vers une économie mondiale à faibles émissions de carbone.
En dépit de la gravité des enjeux, le sommet n’a réuni qu’une trentaine de chefs d’État et de gouvernement. Des représentants de dizaines d’autres pays sont aussi venus débattre des moyens d’accélérer la lutte contre le changement climatique dans cette ville fluviale de l’Amazonie, en prélude à la 30e Conférence des Nations Unies sur le climat (10–21 novembre).
Le choix de la capitale de l’État du Para pour la COP a fait polémique en raison de ses infrastructures limitées qui ont renchéri la venue de petites délégations et des ONG, au point que le Brésil a dû trouver des fonds pour loger gratuitement des délégués des pays les plus pauvres dans deux navires de croisière affrétés.
