Des délégations officielles, des représentants du secteur privé, des experts et des acteurs de la société civile devraient ainsi converger à Belém, aux portes de l’Amazonie, pour débattre des moyens de corriger les inégalités liées au changement climatique, en apportant un soutien réel et pérenne aux pays et aux communautés les plus affectées.
En effet, dix ans après l’accord de Paris sur le climat, peu de promesses ont été tenues en la matière, alors que le réchauffement de la planète continue de s’accentuer.
Selon les chiffres de l’Organisation météorologique mondiale, la planète a connu en 2024 son année la plus chaude jamais enregistrée en 175 années d’observation, avec une température moyenne d’environ +1,55 °C au-dessus de l’ère préindustrielle et une chaleur océanique record.
Les conséquences de ces hausses de températures sont néfastes pour de nombreux pays. En Afrique, les sécheresses prolongées et la fréquence accrue des tempêtes tropicales et des cyclones menacent la sécurité alimentaire d’une population en croissance rapide. De même, la raréfaction des ressources en eau exacerbe les tensions communautaires et accentue les déplacements forcés des populations.
Dans les petits États insulaires du Pacifique, de l’océan Indien et des Caraïbes, le réchauffement de la planète revêt une dimension existentielle. La montée du niveau de la mer menace littéralement d’effacer certains de ces territoires de la carte.
Pourtant, l’ensemble des pays africains représentent moins de 4 % des émissions globales de gaz à effet de serre, alors que les petits États insulaires « contribuent à moins de 1 %, selon les chiffres du programme ONU-REDD.
La COP29, tenue l’année dernière à Bakou, en Azerbaïdjan, avait fixé un objectif d’aide des pays développés à destination des pays en développement de 300 milliards de dollars par an d’ici 2035, le triple de l’objectif précédent.
Ces fonds sont destinés, d’une part, à aider à s’adapter aux inondations, aux canicules et aux sécheresses et, de l’autre, à investir dans les énergies renouvelables et renforcer l’efficacité énergétique.
Lors du prochain Sommet du climat, l’heure sera au bilan des actions entreprises afin d’apporter un soutien international renforcé pour les régions menacées et d’assurer la mise en œuvre des engagements financiers annoncés par les pays industrialisés.
La question de la justice climatique cristallisera ainsi l’attention, non seulement en tant que principe fondamental pour assurer la transition vers une économie à bas-carbone, mais également comme levier déterminant pour redéfinir la gouvernance mondiale du climat.
Dans ce sillage, l’indemnisation des populations impactées par les catastrophes climatiques constituera un axe majeur des échanges prévus lors de ce conclave mondial, à la faveur, notamment, de l’activation du Fonds « pertes et dommages », adopté lors de la COP28 à Dubaï.
La COP30 s’annonce ainsi comme une occasion décisive de transformer les promesses en action en mettant en place collectivement une politique ambitieuse pour le climat, centrée sur les peuples, les écosystèmes et la planète.
