Les morts et les destructions dans la bande de Gaza, ravagée par plus de 21 mois d’offensive israélienne et un blocus humanitaire, ont atteint un niveau « sans équivalent dans l’histoire récente », alerte ce mardi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres .
« La malnutrition explose. La famine frappe à toutes les portes (…), et maintenant, nous assistons à l’agonie d’un système humanitaire fondé sur des principes humanitaires », a martelé le responsable lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.
L’ONU a accusé l’armée israélienne d’avoir tué plus de 1 000 personnes qui tentaient d’obtenir de l’aide, dont la grande majorité près des sites de la controversée Fondation humanitaire de Gaza (GHF), depuis la fin du mois de mai.
Le SOS de l’AFP
L’AFP a alerté de son côté sur l’état de santé de ses journalistes dans la bande de Gaza.
« Sans intervention immédiate », nous risquons d’apprendre leur mort à tout moment et cela nous est insupportable », explique un message de la Société des journalistes de l’AFP.
Interrogé sur France Inter, le ministre des Affaires étrangères Français Jean-Noël Barrot a demandé que « la presse libre et indépendante puisse accéder à Gaza pour montrer » ce qu’il s’y passe.
Le chef de la diplomatie française a dénoncé « une situation humanitaire (…) indigne », une offensive israélienne qui n’a plus « aucune justification » et « un scandale qui doit cesser immédiatement ».
Depuis le début de la guerre en octobre 2023, Israël interdit l’accès de l’enclave à tous les journalistes étrangers, à l’exception de visites ponctuelles accompagnées et dirigées par l’armée israélienne.
Depuis le départ forcé de ses équipes habituelles sur place, l’AFP travaille avec une équipe d’une dizaine de pigistes dans l’enclave palestinienne. « Avec quelques autres, ils sont aujourd’hui les seuls à rapporter ce qu’il se passe dans la bande de Gaza, rappelle le communiqué. Nous voyons leur situation empirer. Ils sont jeunes et leurs forces les quittent. »
« Depuis quelques jours, nous avons compris de leurs brefs messages que leur vie ne tenait plus à grand-chose et que leur courage, consacré depuis de longs mois à informer le monde entier, ne les aidera pas à survivre », a déploré l »AFP.
D’après un décompte de Reporters sans frontières (RSF)(Nouvelle fenêtre), plus de 200 journalistes ont été tués par l’armée israélienne dans la bande de Gaza depuis octobre 2023, dont au moins 46 ciblés pour leurs activités journalistiques.
