L’ATCM Argenteuil dénonce les agressions racistes contre les immigrés marocains en Espagne

L’association des Travailleurs et Commerçants Marocains d’Argenteuil (ATCM/France) dénonce les agressions racistes dont sont victimes les immigrés marocains à Torre Pacheco, une ville dans le sud-est de l’Espagne, après l’agression d’un retraité par trois personnes.

Vendredi soir dernier, la ville de Torre Pacheco, dans la région de Murcie en Espagne, a été le théâtre d’actes de violence xénophobes visant directement les immigrés marocains , rappelant ceux d’Almería, dans le sud de l’Espagne, en 2000, dénonce ce mercredi le président de l’ATCM, Ahmed Lmazlougui, dans un communiqué.

« Ces attaques visaient les immigrés en général et les Marocains en particulier. L’extrême droite est responsable de ces crimes racistes, qui ont coûté la vie à de nombreux Marocains innocents. Des  locaux commerciaux ont été vandalisés et des voitures détruites », s’insurge l’association.

Selon le président de l’ATCM, « Ni les autorités locales de sécurité ni la justice n’ont encore révélé l’identité exacte de l’individu » et pourtant des immigrés ont été la cible d’attaques racistes de la part de l’extrême droite.

Ces violences ont été déclenchées par l’agression en pleine rue, mercredi, d’un habitant de 68 ans, prénommé Domingo. Ce dernier a raconté à des médias espagnols avoir été attaqué par trois jeunes d’origine nord-africaine, sans motif apparent.

Cette agression, filmée, a poussé des groupes d’extrême droite à se rassembler dans les rues de la ville pour cibler des personnes d’origine nord-africaine, entraînant de violents affrontements, malgré le déploiement d’importantes forces de sécurité.

« Est-il immigré ou d’origine espagnole ? », s’interroge l’association, indiquant que « l’extrême droite (…) a exploité l’incident pour appeler à une manifestation non autorisée, accompagnée de messages et d’appels racistes accusant la population immigrée notamment marocaine ».

L’Atcm déplore que la manifestation non autorisée « a dégénéré en une persécution brutale, agressive et criminelle contre les immigrés et leurs biens et contre les Marocains en particulier », rappelant que  » la situation des travailleurs agricoles de la région de Murcie est marquée par des conditions d’exploitation, de marginalisation et de déni de leurs droits, avec des salaires minimes et aucune compensation pour les heures supplémentaires imposées par des employeurs brutaux ».

« Il convient également de noter que les travailleurs agricoles marocains constituent une force productive qui contribue efficacement au développement de la région, mais qu’ils vivent une existence misérable et inhumaine, logés dans des logements insalubres et privés des conditions les plus élémentaires pour une vie décente », conclut le communiqué.

Treize personnes ont été interpellées depuis le début des émeutes anti-immigrés qui ont démarré le vendredi 11 juillet à Torre Pacheco.

« Les menaces, les agressions et la peur dans les rues doivent cesser », s’insurge, de son côté, l’Association marocaine pour l’intégration des immigrés, en exigeant dans un communiqué « une véritable protection pour les personnes concernées ».

Selon les autorités, plusieurs mouvements d’ultradroite extérieurs à la ville ont participé aux affrontements. Parmi eux figurent le groupe Deport Them Now (« Expulsez-les maintenant »), qui a appelé sur Telegram à une « chasse » aux personnes d’origine nord-africaine.

Selon les dernières données de l’Institut national de statistique (INE), 920 000 Marocains vivaient en Espagne au 1er janvier 2024. Il s’agit de la principale diaspora dans ce pays.

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