"Afin d’éviter les poursuites judiciaires dont on me menace, je vais être contraint de me rendre devant cette commission si une convocation officielle m’est adressée", écrit M. Benalla dans un communiqué transmis à l’AFP.
"Je déplore qu’on m’impose ainsi de comparaître devant une commission qui n’a aucune légitimité à poursuivre ses travaux au mépris des principes fondamentaux de notre Constitution", poursuit l’ancien collaborateur de l’Elysée, qui avait pourtant dit cet été avoir "plutôt envie" d’être auditionné par la commission d’enquête.
Son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, avait rendu publique mardi sa décision de ne pas se rendre à la convocation après avoir reçu un courriel du président de la commission, Philippe Bas (Les Républicains, droite), invitant son client à se rendre devant les sénateurs le 19 septembre.
M. Benalla réserve "l’ensemble de ses réponses aux magistrats instructeurs", avait justifié Me Liénard, indiquant par ailleurs que l’ex-collaborateur du président était convoqué le 28 septembre par les juges d’instruction.
En réponse à cette annonce surprise dévoilée à la veille de la reprise des auditions, M. Bas avait indiqué qu’une convocation en bonne et due forme serait "prochainement adressée à M. Alexandre Benalla pour qu’il apporte à la commission des lois du Sénat les éléments d’information qui lui sont nécessaires".
"Il n’appartient pas aux personnes convoquées pour être auditionnées de décider de se présenter ou non à cette convocation", avait-il souligné. Un refus de se présenter est punissable de deux ans d’emprisonnement et 7.500 euros d’amende.
Dans son communiqué, M. Benalla avertit toutefois qu’il ne pourra "répondre à aucune question concernant les faits dont la justice est saisie". Et "je ne pourrai pas non plus répondre aux questions dont la réponse supposerait de violer le secret de la défense ou le secret professionnel auxquels je suis lié", ajoute-t-il.
Le "Benallagate" a débuté le 18 juillet quand le quotidien Le Monde a révélé qu’un jeune homme barbu, coiffé d’un casque à visière de policier, qui avait molesté deux manifestants le 1er mai à Paris, n’était autre qu’un proche collaborateur du président Macron.