La vision royale pour un multilatéralisme efficient repose sur le triptyque Sécurité, Développement et Droits de l’Homme (El Othmani)
"Si l’année 2018 a été celle de la mise en oeuvre de l’Agenda 2030, adoptée en 2017, elle est aussi l’année de la commémoration de deux dates charnières de notre histoire, dates qui ont constitué, à juste titre, un saut qualitatif de notre action collective et le début de l’affirmation de l’identité de notre organisation sur la base des valeurs humaines universelles communes et la consécration de la paix et la sécurité internationales", a expliqué M. El Othmani, dans une allocution au nom de la délégation marocaine prenant part à cette session.
Elaborant sur la première de ces deux dates charnières, le Chef du gouvernement a salué “la célébration du 70ème anniversaire de la première mission onusienne de maintien de la paix, une occasion qui a mis en exergue la centralité de cet aspect essentiel de l’action des Nations Unies, qui repose sur les principes cardinaux de résolution pacifique des conflits internationaux et régionaux et le respect de la souveraineté des Etats, de leur intégrité territoriale, ainsi que sur leur indépendance politique”.
M. El Othmani a tenu à rappeler, dans ce contexte, que le Roi Mohammed VI avait, dans un discours prononcé, le 28 septembre 2012, devant la 67ème Assemblée générale de l’ONU, souligné que “La réalisation de la paix et de la sécurité internationale reste consubstantielle à la mission historique dévolue aux Nations unies. En effet, le déploiement de dizaines de milliers de casques bleus dans toutes les régions du monde pour assurer la protection des civils et mettre en place une plateforme propice au dialogue politique entre les protagonistes, est la preuve irréfragable du rôle vital qui échoit à notre Organisation dans ce domaine”.
Le Souverain, poursuit le Chef du gouvernement, a mis l’accent, dans une lettre adressée au début du mois de septembre courant au Secrétaire général des Nations Unies, sur l’appréciation du Royaume du Maroc de l’initiative de M. Antonio Guterres de tenir une réunion de haut niveau au cours de cette session sur le thème: “Action for Peacekeeping”, ainsi que sur le soutien du Maroc de la Déclaration ayant sanctionné cette réunion importante.
La deuxième date charnière, a-t-il affirmé, consiste en l’adoption par l’Assemblée générale de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, le 10 décembre 1948, “dont nous commémorons aussi cette année le 70ème anniversaire, en réitérant “l’engagement du Maroc à respecter les Droits de l’Homme tel que universellement reconnu (…) et en faire un vecteur de rapprochement entre les peuples dans leur grande diversité, tout en veillant à élaborer une vision responsable des Droits de l’Homme, loin de toute instrumentalisation politique”.
M. El Othmani a rappelé que le Roi a bien voulu hisser le multilatéralisme parmi les priorités de la politique étrangère du Royaume, sur la base du juste équilibre, du réalisme, de l’efficience, de l’ouverture et de l’ambition, ajoutant que “nous avons besoin aujourd’hui plus que jamais d’oeuvrer ensemble dans le but de mettre en place des approches consensuelles, adossées à une vision humaniste et solidaire, dans le but de relever les défis communs et urgents, notamment en ce qui concerne le changement climatique, la lutte anti-terroriste et la migration”.
“C’est cette même approche qu’avait adoptée Sa Majesté le Roi pour susciter un sursaut universel vertueux pour limiter les effets des changements climatiques. La COP22 de Marrakech a été, à juste titre, un rendez vous avec l’histoire avec comme objectif la mise en oeuvre des engagements contenus dans l’Accord de Paris”, a dit le Chef de gouvernement.
En droite ligne de cette même conviction, le Maroc s’est engagé avec détermination, conformément aux Hautes Orientations du Roi, dans le cadre des efforts internationaux de lutte contre le fléau du terrorisme et les menaces transfrontalières, a rappelé M. El Othmani, notant que, grâce à la renommée internationale de son savoir-faire et expertise, le Maroc, qui assure la co-présidence du GCTF avec les Pays Bas, a été partie prenante dans les efforts de la communauté internationale visant l’élaboration d’approches sécuritaires internationales, régionales et nationales qui évoluent en fonction de ce fléau.
Abordant la question migratoire, il a rappelé que le Souverain, qui a été désigné leader de l’Union africaine sur la question migratoire, avait présenté l’Agenda Africain pour la Migration, adopté par le 31ème Sommet de l’Union africaine, tenu à Addis Abeba, en janvier 2018, ajoutant que le Maroc et l’Allemagne président le Forum mondial de la migration. Ces deux approches africaine et internationale ont permis d’enrichir le contenu du Pacte mondiale sur la migration.
Il a souligné que la conférence internationale pour l’adoption formelle du Pacte mondial sur la migration, qui se tiendra à Marrakech en décembre prochain, sera un tournant historique dans le traitement de la question migratoire, en ce sens qu’elle lancera les jalons d’un nouvel ordre mondial, basé sur le dialogue, la concertation et la coopération.
Dans un registre géopolitique africain, le Chef du gouvernement a tenu à rappeler que le Maroc, riche de son ancrage africain, de ses liens historiques et humains ancestraux que le Royaume a en partage avec les pays africains, a tenu à ériger ses relations avec le continent parmi les priorités de sa politique étrangère, dans le cadre d’une vision stratégique et prospective, portée par le leadership de Sa Majesté le Roi.
En tant que membre du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine, le Royaume est animé de la volonté de jouer pleinement son rôle pour asseoir et sauvegarder la paix et la sécurité dans le continent africain, a-t-il indiqué.
Le Chef du gouvernement a souligné, d’autre part, que le conflit artificiel autour du Sahara marocain demeure une cause principle exacerbant la tension dans la région et un handicap face à l’action commune et l’intégration maghrébine, en insistant sur l’urgence de trouver un règlement politique et durable à cette question, dans le cadre d’efforts auxquels l’Algérie se doit de prendre part de manière effective et directe, étant donné sa responsabilité historique et politique.
“Le Royaume du Maroc réitère sa pleine adhésion aux termes de références adoptés par le conseil de sécurité dans le traitement de ce conflit régional artificiel, étant bien entendu que l’instance exécutive onusienne est bien l’unique organe international chargé du processus du règlement de cette question, à travers l’adoption en premier lieu de l’esprit réaliste et consensuel en oeuvrant dans le sens d’une solution politique, réaliste, pratique et durable”, a dit M. El Othmani.
Evoquant la question palestinienne, il a fait observer que les menaces qui guettent le Moyen-Orient exigent de trouver une solution juste et durable à la question palestinienne. “Conscient de l’importance de la Ville Sainte d’Al-Qods pour les adeptes des trois religions monothéistes et l’humanité entière, le Royaume du Maroc, dont le Souverain Préside le Comité Al-Qods, refuse toute atteinte au statut historique, juridique et politique de la ville”, a-t-il conclu.