Selon l’agence de presse Tasnim, cet appareil militaire dispose d’équipements technologiques "de pointe", dont des radars polyvalents. Il a été testé avec succès et une démonstration de vol a été diffusée par des médias officiels.
La télévision d’Etat a montré, à l’occasion de la journée nationale de l’Industrie de la Défense à Téhéran, le président Hassan Rohani assis dans le cockpit de l’avion baptisé "Kowsar".
"Quand je parle de notre aptitude à nous défendre, cela signifie que nous cherchons une paix durable", a dit M. Rohani dans un discours télévisé. "Certains pensent que lorsqu’on accroît sa force militaire, c’est qu’on cherche la guerre. Mais nous cherchons plutôt la paix et nous ne voulons pas la guerre".
"Si nous n’avons pas de moyens de dissuasion, cela donnera un feu vert aux autres pour entrer dans ce pays", a-t-il encore argué.
M. Rohani, président depuis cinq ans et en difficulté sur la plan intérieur, a réaffirmé que l’Iran devait faire preuve de retenue et en même temps de dissuasion, dans une apparente allusion à ses opposants radicaux, qui adoptent un ton plus guerrier vis-à-vis des Etats-Unis.
"Avec quelques phrases, on peut commencer un combat. Avec quelques actes militaires ont peut entrer en confrontation, mais ça sera coûteux", a-t-il averti, plaidant pour une protection du pays "à moindre coût".
Samedi, le ministre de la Défense Amir Hatami avait, en annonçant la prochaine démonstration de cet avion, affirmé que son pays cherchait à améliorer ses capacités balistiques pour répondre aux "menaces" d’Israël et des Etats-Unis, deux pays ennemis de l’Iran.
"Nos ressources sont limitées", mais "nous mettons à niveau nos missiles en fonction des menaces et des actions de nos ennemis, comme moyen de dissuasion ou de riposte dévastatrice", avait-il dit.
Le tensions sont très fortes entre l’Iran et l’administration du président américain Donald Trump, régulièrement soupçonnée de caresser l’espoir d’un changement de régime à Téhéran.
M. Trump a retiré en mai les Etats-Unis de l’accord nucléaire conclu en 2015 entre l’Iran et les grandes puissances, le jugeant insuffisant pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire.
Le 7 août, il a rétabli de sévères sanctions contre l’Iran -blocages sur les transactions financières et les importations de matières premières.
De nouvelles sanctions touchant les hydrocarbures sont prévues en novembre.
Des analystes estiment que les ventes de brut iranien pourraient alors baisser de 700.000 barils par jour par rapport à leur niveau actuel qui est de 2,3 millions de barils par jour.
En Israël, le ministre de la Défense Avigdor Lieberman doute que l’avion de combat soit 100% de fabrication iranienne: "Ils sont sous pression à cause des sanctions américaines et réagissent en inventant des histoires, mais il ne faut pas non plus trop les prendre à la légère".
Et le porte-parole du gouvernement Ofir Gendelman affirme dans un tweet: "Le régime iranien dévoile l’avion Kowsar, prétend que c’est le ‘premier avion de combat de fabrication 100% locale’. Mais j’ai tout de suite vu qu’il s’agissait d’un très vieil avion militaire américain, du modèle F5".
La semaine dernière, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a annoncé la création d’un "groupe de travail" destiné à faire respecter les sanctions économiques contre l’Iran au risque de sanctions "secondaires" aux pays qui ne les respecteraient pas.
Malgré les sanctions, M. Trump a dit qu’il restait "ouvert" à un "accord plus global qui concernerait l’ensemble des activités néfastes (de l’Iran), y compris son programme balistique et son soutien au terrorisme".
Mais le 13 août, le guide suprême iranien Ali Khamenei a tranché qu’il n’y aurait ni guerre ni négociations avec les Etats-Unis, affirmant que les problèmes de son pays étaient le résultat d’une mauvaise gestion du gouvernement plutôt que du rétablissement des sanctions.
Face aux sanctions, plusieurs entreprises internationales ont toutefois commencé à quitter l’Iran. Le Français Total s’est officiellement désengagé de ses projets d’investissements de plusieurs milliards de dollars, selon Téhéran.