Le Burkina Faso « prend acte » de l’invitation de la CEDEAO à organiser des élections dans un délai raisonnable
Jeudi, la CEDEAO, réunie en sommet extraordinaire à Accra, au Ghana, avait décidé de ne pas imposer de nouvelles sanctions contre le Burkina Faso – suspendu de l’organisation le 28 janvier en raison du coup d’Etat -, mais avait demandé aux nouvelles autorités burkinabè de présenter un calendrier « raisonnable pour le retour à l’ordre constitutionnel ».
« Le Burkina Faso prend acte de la décision de sanction prise lors du sommet virtuel des Etats membres de la CEDEAO. Par ailleurs il prend note de l’invitation adressée aux autorités burkinabè lors du sommet de décliner un chronogramme sur le processus devant aboutir à l’organisation d’élections libres et transparentes et au retour à l’ordre constitutionnel», affirme le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration »MPSR », le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, dans un communiqué lu à la télévision nationale.
« Réaffirmant son attachement aux respects de ses engagements vis-à-vis des organisations sous-régionales et internationales, le Burkina Faso exprime sa disponibilité à poursuivre les échanges avec elles pour un aboutissement du processus de transition », a-t-il souligné.
Le 27 janvier, lors de sa déclaration publique depuis sa prise de pouvoir, le lieutenant-colonel Damiba avait affirmé que son pays, en proie à des attaques jihadistes régulières depuis 2015, avait « plus que jamais besoin de ses partenaires » internationaux.
La CEDEAO a suspendu le Burkina Faso de toutes ses instances suite à la prise du pouvoir par le MPSR, le 24 janvier 2022, des mains de l’ex-président Roch Kaboré pour son ‘’incapacité’’ d’enrayer les attaques terroristes dont le Burkina fait face depuis 2016.
L’organisation a également appelé, jeudi, les militaires au pouvoir au Burkina Faso, à mettre en place les organes de la Transition, à adopter un calendrier électoral et à favoriser le retour à l’ordre constitutionnel le plus rapidement. Le Burkina Faso est plongé depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, lesquelles ont fait plus de 2.000 morts et contraint au moins 1,5 million de personnes à fuir leur foyer.